Quelle épique époque ou les dindons de la farce.

C’est la crise. On le savait depuis 2008, mais ça s’aggrave.
Voyons, essayons de nous y retrouver !
Crise immobilière d’abord loin d’ici aux US, puis bancaire avec la faillite de Lehman Brothers (on nous a alors affirmé que nous en France on n’était pas concernés !), puis économique avec la récession (et une relance à grand coup de milliards, empruntés bien sûr), puis financière avec les actifs « pourris », puis étatique avec les dettes monstrueuses accumulées (ben voyons après les milliards engloutis pour une relance qui a fait long feu). Et puis , il y a donc eu la crise grecque, état européen le plus surendetté mais suivi de près par d’autres (l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Angleterre, la France aussi, …), devenue aujourd’hui la crise de l’Euro, et aussi de l’Europe.
Mais où se situent donc les responsabilités qui nous ont conduit dans cette dégringolade. Il y a bien sûr et avant tout la rapacité des marchés financiers et spéculatifs (un pléonasme !). On peut aussi parler du dumping social qui a accompagné la mondialisation et qui a lentement mais inexorablement transformé une partie de l’Europe en quasi désert industriel. On peut aussi parler à juste titre de certains archaïsmes coûteux de la société grecque.
Mais il commence aussi à apparaître de plus en plus clairement à travers des déclarations (le président de l’OMC hier sur France Inter) que la situation trouble des finances grecques était à l’évidence bien connue et de très longue date par les banquiers préteurs (dont les banques françaises), mais aussi par les instances européennes (Commissions et Parlement) et donc que les responsabilités sont peut-être beaucoup plus partagées qu’il n’y parait à première vue.
De ce fait, l’annonce par le premier ministre grec de l’organisation d’un référendum sur les récentes décisions européennes est complètement légitime. Si ces décisions sont à la fois empreintes de dignité, d’équité et d’humanité il ne fait aucun doute que le peuple grec ne manquera pas de les ratifier quels que soient les efforts qu’ils devront supporter. Et la panique suivie de la plongée des bourses à l’annonce de ce référendum est une honte et révèle leur vrais visage à l’opposé des valeurs de toute société démocratique.
Le chantage à la sortie de la zone euros plus ou moins explicitement évoqué depuis l’annonce du référendum ne vaut pas beaucoup mieux et ne solutionnera rien: comme si la Grèce était le seul pays de la zone Euros aujourd’hui surendetté.
D’ailleurs grosse surprise sur France Inter ce matin, puisqu’il apparaît aussi (dixit VGE qui n’est pas atteint d’anosognosie) que la tenue de ce référendum aurait été annoncé pendant le sommet de l’Euro, seule sa date serait restée imprécise. Grosse négligence de Mme Merkel et Mr Sarkozy qui aurait donc juste « oublié » (mais un tel oubli est-il possible ?) de le dire ! La conférence de presse de notre président, avec force étalage de fausse humilité en vue des prochaine élection, résonne bien creux aujourd’hui.
 
Respectons donc la voix et l’honneur des Grecs, qui sont aussi les nôtres.