Les apprentis sorciers déboutés ?







 
Les Européens n’ont finalement pas (encore ?) validé la proposition de renouveler l’autorisation d’utilisation du glyphosate (pesticide bien connu sous le nom de roundup) pour 5 ans. Le roundup est énormément utilisé comme herbicide dans l’agriculture industrielle et intensive, généralement associé à des cultures transgéniques rendues résistantes au roundup.
Mais au fait, le roundup est il oui ou non cancérigène ?
Experts et scientifiques ont présenté des études  qui tendent à le démontrer et l’OMS a classé le roundup comme cancérigène.
Mais aussitôt contre études et contre arguments ont été agités par d’autres experts et d’autres scientifiques tendant à dévaloriser les études défavorables à ce produit. Bizarrement quand même, ces derniers sont plus que d’autres liés aux laboratoires.
Et pourtant la lecture de l’article reproduit ci dessous publié dans les colonnes du Figaro début 2015 (il y a eu également  un reportage télévisé  qui a été diffusé)  ne laisse pas le moindre doute.

En Argentine des associations se mobilisent pour convaincre le gouvernement d’interdire l’utilisation d’un désherbant de Monsanto.

Au centre de l’Argentine, en pleine pampa humeda, Monte Maiz est l’une de ces bourgades qui ont délaissé l’élevage pour faire place au soja roi, première source de devises de l’Etat. Et comme sur 80 % des terres cultivées du pays, les exploitants ont cédé aux sirènes des OGM conçus pour tolérer le fameux Roundup de Monsanto, désherbant qui peut donc être déversé généreusement sur les plantes.
Seulement, avec le temps, les mauvaises herbes ont appris elles aussi à résister à son principe actif, le glyphosate, dont l’usage a été exponentiel ces quinze dernières années. Selon les sources, entre 150 et 300 millions de litres par an seraient épandus, directement sur les terres ou par avion. Autant dire que la classification du glyphosate comme «probable cancérogène » par l’OMS fait des vagues en Argentine. Un groupe d’associations écologistes vient d’écrire à la présidente pour demander son immédiate interdiction.

Des taux de cancer cinq fois supérieur à la norme nationale

«Que la plus haute autorité de santé appuie ce que l’on soutient depuis des années est une avancée considérable », se réjouit Sergio Linares, du Réseau de prévention sanitaire de Monte Maiz. Dès 2006, comme ses voisins, il s’étonne d’un nombre croissant de problèmes de santé chez les habitants de Monte Maiz. Le maire lui-même finit par s’inquiéter et, en dépit de pressions, soutient la réalisation d’une étude menée par l’université de Cordoba. Les résultats, publiés le 28 mars, font état d’un taux de cancer cinq fois supérieur à la norme nationale, idem pour le nombre de fausses couches. S’ajoutent des taux inquiétants de lupus, malformations, problèmes respiratoires, diabètes…
Monte Maiz n’est pas une exception. De nombreuses zones rurales du pays converties aux OGM sont frappées des mêmes maux. Aujourd’hui célèbres, les mères du quartier d’Ituzaingo, à Cordoba, furent parmi les premières à élever la voix et à traîner en justice les responsables d’épandages sauvages sur leur maison.

Toutefois, jusqu’ici, les études qui ont tenté de démontrer le lien direct entre glyphosate et maladies humaines ont toujours été controversées. Après le rapport de l’OMS, Monsanto crie encore à la «science poubelle ». Le gouvernement argentin évite tout commentaire. La plupart des agriculteurs défendent aussi le glyphosate : «C’est l’un des meilleurs herbicides, les problèmes de santé peuvent être liés à d’autres facteurs, la pollution de l’eau ou les antennes téléphoniques », martèle un membre de la coopérative agricole de Monte Maiz.
Une chose est sûre, l’utilisation des produits chimiques supposés inoffensifs reste très mal encadrée en Argentine. Seules une centaine de localités – à qui revient la charge de légiférer sur le sujet – ont imposé une limite, de 500 à 1 500 mètres, pour les épandages aériens qui survolent encore parfois des zones habitées. À Monte Maiz, le séchage des grains se fait en pleine ville, où sont aussi entreposés, souvent dans les garages des maisons, les machines et les bidons. «Avec le verdict de l’OMS, on aura plus de poids pour mener des procès et réguler l’usage des herbicides », espère Medardo Avila Vasquez, du Réseau des médecins des villages victimes de fumigations. Qui résume : «C’est toute une culture qu’il faut changer.»

 

Une réflexion sur « Les apprentis sorciers déboutés ? »

  1. Finalement nos chers experts européens ont opté pour une reconduction pour 5 ans de ce produit classé comme très probablement cancérogène par l’OMS. Saluons leur courage et leur indépendance ! et tant pis pour les milliers de malades, de souffrance et de morts à venir…

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