Une bien belle histoire !…

C’est d’une belle BD dont il s’agit, dessinée et écrite par deux virtuose, Pascal Bresson et Syvain Dorange. Cette BD est publiée par les éditions « La Boîte à Bulles ». A acheter et à lire absolument !

Dans cette BD, il y a des animaux, des chiens et des chats et une famille sur laquelle pèse l’histoire.

Cette histoire débute le 30 septembre septembre 1943 à Nice où en pleine nuit la sinistre gestapo effectue une rafle de plus dans l’immeuble où habite la famille de Serge Karsfeld alors enfant. Son père se sacrifie et cache aux nazis la présence dans l’appartement de son épouse et des deux enfants. Son père périra en déportation.

Serge, sa sœur et sa mère cachés dans une armoire ne sont pas découverts et réussissent à échapper à la gestapo. Ils n’oublieront jamais ce jour.

Bien après Serge a grandi, mais n’oublie pas. Le 11 mai 1960, Serge et Beate se rencontrent. Beate est allemande et l’histoire de la famille de Serge et de son père la révolte, comme la révolte l’impunité de nombreux criminels nazis dans la République Fédérale Allemande. Serge et Beate vont s’unir. Ils vont faire de la dénonciation des criminels nazis le combat de leur vie.

Et ce combat débute e en plein congrès de la CDU par une gifle magistrale le 7 novembre 1968 assénée par Beate au chancelier Kiesenger, ancien nazi notoire.

Plus rien ne les arrêtera, ni les menaces, ni les insultes, ni les emprisonnements, ni même les attentats. Leur lutte pour la vérité historique et pour que justice soit rendue à tous les déportés juifs, résistants, tziganes, homosexuels ne cessera plus.

Après une traque de plus de 10 ans, le 5 février 1983, après une intervention du président François Mitterrand, Beate et Serge obtienne que le tortionnaire Klaus Barbie soit expulsé de Bolivie vers la Guyane Française où il est immédiatement arrêté, emprisonné puis rapatrié en France. Son procès en mai 1987 aboutira à sa condamnation à la réclusion à perpétuité. Il finira ses jours au fond d’une prison.

Le 8 octobre 1997 c’est le collabo Maurice Papon ancien haut fonctionnaire de Vichy dont ils obtiennent la condamnation à 10 ans de prison pour son rôle dans l’arrestation de nombreux juifs et communistes dans la région de Bordeaux.

Toute leur histoire se résume à cela: la vérité et la justice. Pour tous les déportés, pour les victimes de la Shoa, pour les enfants juifs déportés et assassinés.

Le 10 mai 1981, 40 années… !

Pour toute une génération qui a vécu les événements du mois de mai 1968, le 10 mai 1981 reste un moment fabuleux et qui mérite toujours d’être salué.

Ceci dit, le 10 mai 1981 est pourtant un jour de bascule qui a marqué pour nombre d’entre nous, à la fois la fin du retour au réel avec la mort définitive des utopies portées par 1968 et également l’espoir de concrétisation des idées portées par les événements de 1968. Et de cet oxymore ont découlé toutes les incompréhensions et toutes les déceptions des années qui vont suivre et qui vont aboutir au naufrage de la Gauche Française de 1995.

Les besoins et les attentes de la jeunesse et d’une partie importante de la population ouvrière et salariée étaient immenses, en particulier pour une meilleure reconnaissance sociale et bien sûr pour une meilleure répartition des richesses produites. Et on ne doit pas oublier les réformes emblématiques menées pendant cette période comme l’abolition de la peine de mort, les 39 heures, la 5ième semaine de congés, la libération de l’information, la retraite à 60 ans, etc…

Bien sûr, il y a matière à discussions et on en connaît bien aujourd’hui les résultats à longs termes en particulier en matière économique et sociale: tout cela n’a pas empêché le renforcement de la logique financière, le désengagement et l’appauvrissement des services publics, la précarisation accentuée et généralisée de la société et toujours plus d’inégalités, etc…

La Gauche ne sait plus se définir aujourd’hui que dans le plus grand diviseur commun et forcément dans l’échec politique assuré. Elle est aujourd’hui en miettes politiquement et moralement, avec l’exception des Hauts de France où un rassemblement sous les couleurs de l’écologie ouvre de bien faibles perspectives.