Le 10 mai 1981, 40 années… !

Pour toute une génération qui a vécu les événements du mois de mai 1968, le 10 mai 1981 reste un moment fabuleux et qui mérite toujours d’être salué.

Ceci dit, le 10 mai 1981 est pourtant un jour de bascule qui a marqué pour nombre d’entre nous, à la fois la fin du retour au réel avec la mort définitive des utopies portées par 1968 et également l’espoir de concrétisation des idées portées par les événements de 1968. Et de cet oxymore ont découlé toutes les incompréhensions et toutes les déceptions des années qui vont suivre et qui vont aboutir au naufrage de la Gauche Française de 1995.

Les besoins et les attentes de la jeunesse et d’une partie importante de la population ouvrière et salariée étaient immenses, en particulier pour une meilleure reconnaissance sociale et bien sûr pour une meilleure répartition des richesses produites. Et on ne doit pas oublier les réformes emblématiques menées pendant cette période comme l’abolition de la peine de mort, les 39 heures, la 5ième semaine de congés, la libération de l’information, la retraite à 60 ans, etc…

Bien sûr, il y a matière à discussions et on en connaît bien aujourd’hui les résultats à longs termes en particulier en matière économique et sociale: tout cela n’a pas empêché le renforcement de la logique financière, le désengagement et l’appauvrissement des services publics, la précarisation accentuée et généralisée de la société et toujours plus d’inégalités, etc…

La Gauche ne sait plus se définir aujourd’hui que dans le plus grand diviseur commun et forcément dans l’échec politique assuré. Elle est aujourd’hui en miettes politiquement et moralement, avec l’exception des Hauts de France où un rassemblement sous les couleurs de l’écologie ouvre de bien faibles perspectives.