Danser avec les ombres de Laurent Gaudé

Ce livre est une ode à Haïti, à son peuple, à sa culture, à sa richesse, à ses croyances, à sa sagesse et à son opiniâtreté, à soif de liberté et de justice. Ce livre est aussi une réflexion sur la mort, sur le deuil, sur la mémoire.

Tout autour c’est Haïti, Port aux Prince, ses dictateurs, ses tontons macoutes, ses rares très rares riches, ses pauvres, sa jeunesse, ses écrivains, ses penseurs, ses antifascistes de toujours, la violence, la vengeance, la joie de vivre, l’amour, le plaisir, la luxure, l’ironie, le vaudou, Baron Samedi, Goudou Goudou et les autres.

Ensuite il y a Saul, Emeline, Justine, Lucine, Nine, Ti Sourire, Ti Poulette, Lagrace, toute la jeunesse d’Haïti qui a soif de vérité, de culture et d’indépendance et qui vibre et sait se révolter.

Il y a les Kénol, la veuve Viviane, riche, très riche, dominatrice, autoritaire et sèche, et sa fille Lily, gravement malade, incurable, condamnée, Lily qui n’en peut plus de son lit d’hôpital, de son isolement et qui a soif de son pays, d’Haïti, de la vie vrais, du peuple qui souffre et rit.

Il y a le Vieux Tess et tous les habitués de Fessou, Jasmin, Domitien Lagloire, Firmin, le facteur Sénèque et tous les autres, tous aimant jouir de la vie, la liberté, l’amour, le peuple, la démocratie, le partage.

Et puis il y a aussi le sinistre Firmin, dit Matrak, damné, vieux tortionnaire à la solde des Duvalier et Aristide.

Et puis survient la Catastrophe, le tremblement de terre. La ville est détruite et les morts sont partout. Et les vivants se recherchent éperdument. La terre se fissure la confusion est totale et atteint les âmes des vivants. Les vivants croient retrouver leurs chers disparus et les morts sont heureux de rejoindre les vivants.

Mais Dame Petite, elle si effacée et silencieuse, se lève et avec le Vieux Tess entame la danse des ombres pour que les vivants sèment les morts, pour que les morts retournent dans la terre qui en se refermant sur eux laissera les vivants poursuivre leur vie et vivre leur deuil.

Assange / Navalny

L’un est russe, l’autre est américain.

L’un a été emprisonné et est mort assassiné dans les geôles de Poutine. L’autre est emprisonné en Angleterre et attend son extradition pour aller pourrir le restant de ses jours dans les geôles du monde dit libre.

Leurs torts ? Finalement ils sont assez semblables: avoir osé élever la voix et révéler des vérités inavouables par des régimes également corrompus et fondés sur des dominations économiques, policière et militaires.

Si Biden n’est pas Poutine, il a le devoir de le démontrer en renonçant à poursuivre plus longtemps Julien Assange.