Harlem Quartet – James Baldwin

James Baldwin


Harlem Quartet est un livre qui se lit et qui ne peut être résumé. C’est un livre attachant qui vous porte à ouvrir les yeux et l’âme.
Avec ce livre James Baldwin nous emporte profondément dans la vie, les passions, la pureté et la ferveur de la jeunesse noire américaine des quartiers de Harlem dans les années cinquante.
Ce livre est un hymne et un appel à l’amour, à l’humanité, à la tolérance, à l’altruisme et à la justice. et vous porte

Le quartet de Harlem, c’est Arthur, Red, Crunch et Peanut, quatre ados qui essaient sans souvent y parvenir de devenir adultes.
Ensemble et depuis toujours, ils chantent du gospel dans les églises de Harlem d’abord, puis dans celles de toute l’Amérique du Nord par la suite.
C’est leur intimité la plus secrète, la plus crue et la plus charnelle, et leurs destinées que James Baldwin nous invite à comprendre et à partager, et surtout celle d’Arthur.
Arthur, adolescent si tôt et définitivement abusé, est le cœur palpitant de ce livre.

Harlem Quartet - James Baldwin


Il y a Arthur et son quartet, et tous les proches, avec d’abord ses parents Paul et Florence, ses sœurs et son frère ainé, Hall, sentinelle bienveillante qui se raconte et nous raconte son petit frère aimé, et les autres.
Et la miraculeuse, l’inconcevable Julia, devenue prédicatrice dès sept ans, puis écrasée, torturée, et pourtant encore et toujours passionnée, vivante et résiliante, et son petit frère Jimmy aimé. Et son père Joël, qui devient brutal et cynique, violeur monstrueux et qu’elle se refusera toujours à dénoncer.
Il y a toujours la foi et les cantiques et leurs mots si importants – ciel, péchés, chagrin, foi, chemin, saint esprit, croix, rivière, douleur, sauveur, Jésus, lumière, phare avec la religion qu’ils chantent.

Et il y a les amitiés et les amours sans fard, sincères, intenses et jamais trahis, ceux des parents d’Arthur et de Hall, ceux d’Arthur avec Crunch et puis Jimmy, ceux de Hall avec Martha, Julia puis avec Ruth, et les autres bien sûr.

« Derrière le visage de quiconque nous avons aimé pour de bon – qui nous avons aimé, nous aimerons toujours, l’amour n’est pas à la merci du temps et il ne connait pas la mort, ils sont étrangers l’un à l’autre -… L’amour aide alors, si la mémoire ne le fait pas, et la passion, excepté dans son intense relation avec l’agonie, travaille à l’ombre de la mort. La passion est terrifiante, elle peut vous faire vaciller, vous transformer, vous faire courber la tête comme un vent qui se lève du fond de la mer alors que vous êtes au large sur le bateau de votre mortalité ».

Et il y a le Pays et l’Histoire, avec la guerre qui envoie les plus âgés se battre en Corée et éloigne les amours.
Et il y a les couleurs de peau diverses et les origines, avec plus loin l’Afrique dont ils sont tous issus, et l’Asie aussi présente dans le sang et les visages.
Avec le Sud, toujours barbare autrefois, esclavagiste et aujourd’hui massivement enfermé dans une atrophie sociale et spirituelle une obsession de la différence de couleur, une paranoïa de l’intelligence si elle n’est pas portée par la bonne couleur.
Peanut y sera englouti, disparu et à l’évidence assassiné après un concert donné la-bas , victime du mépris, de l’esprit de revanche et de la haine des Noirs. C’est la vrais fin du quartet .


« Je regardai autour de moi.
Un Noir ne regarde pas autour de lui de la même manière qu’un Blanc: il y a une différence. Un peu comme j’ai appris à vivre, plus ou moins, avec ma peur de l’avion, j’ai appris à vivre dans un monde blanc.
Cela peut paraitre banal ou inamical, mais cela doit être dit: quand un Noir regarde autour de lui, il regarde, après tout, les gens qui contrôlent sa situation sociale, sinon sa vie, les gens que ses enfants rencontreront, les gens qui menacent tout ce qu’il aime.
Impossible pour un Noir de ne pas anticiper la catastrophe qui peut lui venir de ses compatriotes ».

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