
Toute victoire n’est qu’illusion ou aveuglement, seule la défaite est vrais parce qu’inéluctable.
Alors, écoutez nos défaites, écoutez les biens !
Et ainsi se termine ce roman:
…, écoutez nos défaites, nous n’étions que des hommes, il ne saurait y avoir de victoire, le désir, juste, jusqu’à l’engloutissement, le désir et la douceur du vent chaud sur la peau.
Et l’auteur emmène le lecteur en différents lieux et en différentes époques dans les pas de celles et ceux qui rejouent toujours la même illusoire et vaine course éperdue vers la victoire éclatante, définitive et totale, et finalement au bout du compte toujours le même constat de déception et de défaite, puisque au bout toujours il y aura la déchéance physique la mort. A moins que…
A moins que par leur renoncement ne s’ouvre leur cœur et leurs yeux, et alors l’accès à leur vérité propre, profonde et donc aussi immuable qu’humaine, et avec, à leur paix intérieure et à leur volonté finalement intacte.
Et nous voici au temps des guerres punique entre Carthagène et Rome avec Hannibal qui défie et fait trembler Rome par sa volonté et son génie, un temps seulement.
… Il repense à sa vie – long galop^guerrier sur une terre en feu -, il repense à la victoire qu’il emmène avec lui, malgré la mort, celle d’être devenu un nom, insaisissable à ses ennemis, « Hannibal », et il sourit.
Et l’auteur nous emmène aussi en Syrie dans les pas d’une archéologue qui lutte contre deux cancers même temps, dans son corps et dans ce pays au moment où Daech déferle et s’évertue à vouloir détruire toutes traces de civilisations et d’histoire pour sauver de néant ces traces du passé.
…, mais il n’y a pas de défaite possible. car cela voudrait dire accepter de n’être plus ce que nous sommes, cela voudrait dire désapprendre à vivre. … D’Alexandrie à Bagdad. De Tunis à Palmyre, elle va poursuivre jusqu’à l’épuisement mais qu’importe puisqu’il ne peut y avoir de défaite.
Il nous amène dans l’Éthiopie dans les années 30 où Mussolini écrase par la terreur tout un peuple, puis à Genève en 1936 où dans un sursaut d’orgueil le roi des rois dénonce les crimes commis par les fasciste italiens et la lâcheté de l’Europe et de la SDN, avant de revenir sans légitimité à la fin de la guerre dans les pas du colonisateur anglais pour sombrer
Il sent que dorénavant le pays le regarde avec haine, lui et ses vingt sept Rolls Royce, lui et sa cour d’hommes inutiles, lui et ses richesses dans un pays qui meurt la bouche ouverte.
Et c’est la même chose, il y a quelques années dans les arcanes des services secrets français ou américains, à Abbottabad au Pakistan, à Tripoli, à Beyrouth et Addis-Abeba ou pendant la guerre de sécession aux États-Unis.
Tout ce qui se dépose en nous, année après année, sans que l’on s’en aperçoive: des visages qu’on pensait oubliés, des sensations, des idées que l’on était sur d’avoir fixées durablement, puis qui disparaissent, reviennent, disparaissent à nouveau, signe qu’au-delà de la conscience quelque chose vit en nous qui nous échappe mais nous transforme, tout ce qui bouge là, avance obscurement, année après année, souterrainement, jusqu’à remonter un jour et nous saisir d’effroi presque, parce qu’il devient évident que le temps à passer