Un référendum sur les traders !

C’était dans l’air du temps depuis le début de la crise et la campagne électorale frémissante exacerbe les passions et accélère les décisions.
Le non encore candidat, légendaire pourfendeur des paradis fiscaux et dompteur sans peur et sans reproche du capitalisme sauvage n’en peut plus de taire ses projets magnifiques.
Aujourd’hui, il vient de lever un pan du voile de ce qu’il nous prépare et le monde de la finance est sous le choc. Dans le marigot de la bourse, les crocodiles et autres caïmans en sont tout retournés : finie la lucrative spéculation, terminées les super excitantes primes. Ainsi Il va donc falloir dire adieu au luxe et aux privilèges ? Et Il va falloir trouver un job utile ?
Et en plus, il paraîtrait que tout ce fric serait redistribué aux chômeurs en fin de droit et aux émigrants en demande de carte de séjour…
Ah ! on me dit que non, cette information ne serait pas exacte et serait du à une méprise sur une radio périphérique. Ah il s’agirait d’un référendum sur l’indemnisation des chômeurs, pour l’augmenter ? Heu ! non me dit-on. Et les paradis fiscaux ? et le capitalisme sauvage ?
Ah ! Ah Ah !
Rideau.

la RATP censure les affiches de Stéphane Guillon

Ainsi la campagne d’affiches pour son prochain spectacle vient d’être purement et simplement annulée par la direction de la RATP. La direction essaye de justifier sa décision parce que cette affiche serait trop politique !nInadmissible, incompréhensible, scandaleux, révoltant, ecoeurant, il n’y a pas de mots assez forts pour crier l’indignation que suscite cette décision de la direction la RATP. Alors bientôt ce seront ses spectacles qui seront interdits ?
Regardons la bien cette affiche, elle le mérite….

Ni injures, ni grossièretés, juste de l’humour très class, de la satire et de l’esprit. Bien sûr dans le titre « Stéphane Guillon s’en va aussi en mai 2012 », le « aussi » est plein de signification et de perfidie, mais justement, ça fait partie du métier des humoristes, de tous les humoristes dignes de ce nom, dont Stéphane Guillon.
Quand dans d’autres temps, un autre humoriste (vous savez, Thierry Le Luron) chantait  » L’emmerdant, c’est la rose « , il y avait la même satire et la même perfidie, et un peu plus de vulgarité. Mais personne n’a jamais tenté de faire obstacle au spectacle de cet humoriste. Ceux qui aimaient sont allés le voir, les autres non, tous simplement.
Autre temps autre moeurs, notre pouvoir politique actuel est-il à ce point nerveux et aux abois pour qu’il ne supporte plus un tant soit peu de causticité ?

Ecouter chanter les tounesols.

« Le chant du tournesol » était à entendre samedi soir au Théâtre du Cube Noir dans la pièce de Irina Dalle interprétée par la compagnie Haliotides.
Trois personnages en quête de sens à la poursuite de leurs chimères, se croisent, se questionnent et se répondent et offrent ce moment de musique dorée de la vie.

au théâtre du « Cube Noir », une pièce de Irina Dalle par la compagnie Haliotides: Le chant du tournesol. Entre rêves, quêtes, passions, amours et folies douces, les élucubrations de trois personnages en que de sens. les acteurs: Grit Hermann, Marie-Blanche Monteleone, Hervé Ramparany

Voici donc une sortie que je vous conseille : théâtre & humour « le chant du tournesol » au Théâtre du Cube Noir au CREPS de Strasbourg – du 21-01-2012 au 29-01-2012.
Pour plus d’information http://strasbourgcurieux.free.fr/agenda?row=14287

la taxe Tobin (James Tobin)

Imaginée en 1972 pour lutter contre la spéculation (déjà !) et depuis restée lettre morte et fortement décriée par… Mr Sarkozy entr’autres, voici que 40 ans plus tard (ça ne rajeunit personne) et très difficile échéance électorale approchant, l’éventualité de cette taxe resurgit en catastrophe de la bouche même de son ancien illustre et roublard pourfendeur comme cadeau (électoral ?) pour cette nouvelle année 2012.
Pour simple rappel, l’idée du très orthodoxe James Tobin était de taxer les transactions financières à un taux très faible de façon à ne pas pénaliser les transactions considérées « normales » ou « honnêtes », et à lutter contre la spéculation basée elle bien sûr sur d’incessantes et énormes transactions en anticipant les fluctuations des marchés.
Mais comme on dit il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, alors moi je dis bravo.. avec quand même une réserve sérieuse sur la profonde sincérité de ce changement d’opinion. Et puis attendons de mesurer la marge qui pourrait bien devenir un gouffre entre déclarations d’intentions affichées et autres effets d’annonces déjà vécus en 2008, et les actes qui restent à venir. D’ailleurs il n’y a qu’à entendre déjà les nombreuses réactions franchement hostiles du monde très influent des affaires et de la finance.
Et il est à parier qu’il n’en restera bientôt plus que l’effet d’annonce et une coquille quasiment vide. Et des promesses bien sûr, mais pour plus tard.

En décembre, va au spectacle !

J’ai pris à la lettre ce proverbe bien connu et j’ai fréquenté plus que de coutume ma salle de spectacle favorite à quelques minutes de mon domicile (en voiture quand même). Et bien m’en a pris parce que c’est à deux spectacles de qualité vraiment exceptionnelle qu’il m’a été donné d’assister.

Et j’ai eu la chance de rencontrer la voix si limpide et si magnifique de la chanteuse berbère Souad Massi dans une musique métissée d’influences de la culture de son pays d’origine mais aussi de la musique et des rythmes bien occidentaux, avec sa personnalité chaleureuse, pleine d’humilité et de respect, et éprise de liberté.
Le mieux est de vous proposer de l’écouter un peu avec une de ses chansons que j’ai pu acquérir sur internet (légalement bien sûr):

Magnifique ! non ? Personnellement je ne m’arrête plus de l’écouter.n
Et puis vendredi je suis retourné dans ma salle favorite pour cette fois rencontrer Jacques Weber (dont je suis sûr qu’il sait apprécier infiniment Souad Massi) pour son dernier spectacle « Eclats de vie » qui pourrait aussi bien s’appeler « Eclats de rire » .
Et c’est vrais que je n’avais pas ri depuis longtemps autant et de si bon coeur, parce que dans ce spectacle Jacques Weber est plein de finesse de tact et de tendresse pour ses semblables et pour lui même (l’un ne va pas sans l’autre). Ah quelle bonne soirée : si vous avez la possibilité de le voir, courrez y, vous ne le regretterez pas !

Encore un mot de ma salle favorite, c’est le Point d’Eau à Ostwald et la programmation artistique de cette salle de spectacles assurée par son directeur Eric Wolff est tout à fait passionnante. Cela mérite d’être souligné.

c'est confirmé, c'est l'automne.

Au moins une chose qui est à peu près sûre, et encore…
Et pour fêter ça rien de de tel qu’une bonne photo justement.

Sinon, et c’est aussi confirmé, les Espagnols ont voté hier et ils ont changé de bord. C’est comme ça quand on ne sait plus à quel saint se vouer. Où c’est comme quand on est embarqué dans un drôle de barque sur une rivière en crue: une fois à gauche, une fois à droite, mais rien n’y fait, on est forcément emporté par le courant…
Tiens, il parait quand même que les Islandais en quasi faillite il y a un à deux ans ont réussi limiter les dégâts. Il faut dire qu’ils laisseraient les banques privées se dépatouiller avec leurs pertes. Eh oui quand on spécule, c’est comme au casino quand on joue, on peut certes gagner beaucoup mais pas seulement !

La dette publique expliquée pour les "nuls"…

Pour le commun des mortels (moutons à tondre ?) plutôt…
Enfin une explication simple et non simpliste sur le fonctionnement des mondes financier et monétaire et sur leurs aberrations actuelles.
A voir et à revoir !

Quelle épique époque ou les dindons de la farce.

C’est la crise. On le savait depuis 2008, mais ça s’aggrave.
Voyons, essayons de nous y retrouver !
Crise immobilière d’abord loin d’ici aux US, puis bancaire avec la faillite de Lehman Brothers (on nous a alors affirmé que nous en France on n’était pas concernés !), puis économique avec la récession (et une relance à grand coup de milliards, empruntés bien sûr), puis financière avec les actifs « pourris », puis étatique avec les dettes monstrueuses accumulées (ben voyons après les milliards engloutis pour une relance qui a fait long feu). Et puis , il y a donc eu la crise grecque, état européen le plus surendetté mais suivi de près par d’autres (l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Angleterre, la France aussi, …), devenue aujourd’hui la crise de l’Euro, et aussi de l’Europe.
Mais où se situent donc les responsabilités qui nous ont conduit dans cette dégringolade. Il y a bien sûr et avant tout la rapacité des marchés financiers et spéculatifs (un pléonasme !). On peut aussi parler du dumping social qui a accompagné la mondialisation et qui a lentement mais inexorablement transformé une partie de l’Europe en quasi désert industriel. On peut aussi parler à juste titre de certains archaïsmes coûteux de la société grecque.
Mais il commence aussi à apparaître de plus en plus clairement à travers des déclarations (le président de l’OMC hier sur France Inter) que la situation trouble des finances grecques était à l’évidence bien connue et de très longue date par les banquiers préteurs (dont les banques françaises), mais aussi par les instances européennes (Commissions et Parlement) et donc que les responsabilités sont peut-être beaucoup plus partagées qu’il n’y parait à première vue.
De ce fait, l’annonce par le premier ministre grec de l’organisation d’un référendum sur les récentes décisions européennes est complètement légitime. Si ces décisions sont à la fois empreintes de dignité, d’équité et d’humanité il ne fait aucun doute que le peuple grec ne manquera pas de les ratifier quels que soient les efforts qu’ils devront supporter. Et la panique suivie de la plongée des bourses à l’annonce de ce référendum est une honte et révèle leur vrais visage à l’opposé des valeurs de toute société démocratique.
Le chantage à la sortie de la zone euros plus ou moins explicitement évoqué depuis l’annonce du référendum ne vaut pas beaucoup mieux et ne solutionnera rien: comme si la Grèce était le seul pays de la zone Euros aujourd’hui surendetté.
D’ailleurs grosse surprise sur France Inter ce matin, puisqu’il apparaît aussi (dixit VGE qui n’est pas atteint d’anosognosie) que la tenue de ce référendum aurait été annoncé pendant le sommet de l’Euro, seule sa date serait restée imprécise. Grosse négligence de Mme Merkel et Mr Sarkozy qui aurait donc juste « oublié » (mais un tel oubli est-il possible ?) de le dire ! La conférence de presse de notre président, avec force étalage de fausse humilité en vue des prochaine élection, résonne bien creux aujourd’hui.
 
Respectons donc la voix et l’honneur des Grecs, qui sont aussi les nôtres.

la vallée de la Velouze.

Les derniers jours agréables de cet automne et du début de ce mois d’octobre, nous les avons passés dans le sud du Jura, dans la vallée de l’Ain à Coisia exactement (oui, c’est ça: là où des empreintes de dinosaures ont récemment découvertes – on peut d’ailleurs les voir sur une parois verticale en bordure de route).

Vue sur l’Ain à Thoirette

Et nous avons profité de ces belles journées pour faire quelques randonnées dans les alentours. Et c’est ainsi que nous avons découvert la vallée de la Velouze, agréable rivière entre Orgelet près de sa source, vers Thoirette où elle se jette dans l’Ain, et en passant par Saint Hymetière entr’autre où nous avons pu voir une chapelle romane très réputées,n
Après des passages lumineux et verdoyants….

et d’autres, dominés par des falaises, boisés et sombres,

nous sommes passés par le bois de Fâ (le bois des fées) où nous avons cheminé dans un décor incroyable de troncs d’arbres complètements recouverts de mousses,


sans oublier la Caborne du Boeuf.

la caborne du boeuf

page blanche.

C’est comme un mauvais rêve: « Page blanche pour la rentrée ».
Une page blanche, comme un paradis blanc, comme avant… avant la crise, avant la Grèce et son déficit, avant Sarkozy le sauveur masqué, avant le tsunami et sa vague haute, haute comme trois building, avant les trop lourdes valises révélées et re-révélées (on ne nous apprend décidément rien), avant les bad boys toujours frais, toujours prêts (vous savez, les traiders…), avant les fleurs épanouies du nucléaire: Fukushima et Tchernobyl.
Avant quoi ! Avant que ma (leur) jeunesse et mes illusions ne passent.
Page blanche, ça n’existe plus que dans les mauvais rêves, comme la lumière prise de vitesse et comme un sénat devenu émotif.