Fukushima.

Fukushima dont j’ignorais tout jusqu’à ces derniers jours est en train de rejoindre dans l’effroi collectif les noms trop connus de Tchernobyl ou d’Hiroshima de Nagasaky. La Japon et sa population, si durement frappés par le tsunami succédant au tremblement de terre, ne méritent vraiment pas de subir ce cauchemar supplémentaire. Et il faut espérer que les tentatives actuelles pour limiter l’étendue de cette catastrophe soient couronnées de succès.
L’accident de Fukushima a cette particularité de mettre en évidence encore plus crûment encore la vulnérabilité et l’actuelle non maîtrise de la technologie nucléaire dès que celle ci ne se trouve plus dans le cadre classique d’exploitation. Fukushima nous fait prendre pleinement conscience de l’instabilité intrinsèque des réactions nucléaires utilisées pour produire de l’énergie et du risque permanent d’emballement et de dérive de ces réactions. Risques qui resurgissent dès que des organes vitaux d’une installation ne sont plus opérationnels. Ici on a parlé des groupes électrogènes qui ont été mis hors service par tsunami. Mais qu’en est-il des pompes elles-mêmes, des circuits d’alimentations tant électriques qu’en fluide de refroidissement ?


L’accident de Fukushima met aussi en lumière les risques démesurés pris lors du choix d’installation de cette centrale nucléaire, et sûrement à des niveaux divers, de bien d’autres de ces installations. Il ne fait aucun doute que les responsables japonais ont évalué et donc, à minima fortement sous estimé, la probabilité des événements catastrophiques que nous sommes entrain de vivre. Et il n’y a aucune raison de ne pas penser que cette sous estimation vaut également pour nos responsables et nos installations. En effet construire une centrale nucléaire si près de la côte avec un mur de protection de seulement 3 mètres dans un pays où les risques sismiques et les risques de tsunami sont si élevés ne peuvent qu’interpeller tout être sensé. Et quel a été le raisonnement des responsables qui connaissaient bien sûr ces risques et qui ont décidé de cette installation ?

(source wikipédia) « Le combustible utilisé dans une partie de la centrale de Fukushima est du MOX. Le combustible MOX est un combustible nucléaire fabriqué à partir de plutonium et d’uranium appauvri. Le terme MOX est l’abréviation de : « Mélange d’OXydes ». Le combustible MOX contient du dioxyde d’uranium (UO2) et du dioxyde de plutonium (PuO2). Le combustible MOX est fabriqué à partir du plutonium créé par capture neutronique de l’uranium 238 dans les réacteurs nucléaires et isolé lors du processus de traitement des combustibles irradiés. Ce plutonium est mélangé avec de l’uranium appauvri issu de l’étape d’enrichissement du combustible. »
Ces combustibles, causes les pollutions nucléaires accidentelles telles que celle qui est en train de se dérouler, n’ont pas une échelle humaine. La durée pendant laquelle cette pollution reste présente est liée à la durée de vie de ces éléments radioactifs. A titre d’exemple voici quelques durées dites de demi-vie (période au bout de laquelle la radioactivité est divisée par deux) de quelques radio éléments utilisés:

  - plutonium 239: 24000 ans
  - uranium 235:   704000 ans
  - uranium 238:   4,5 milliards d'années

En d’autres termes nous sommes en train de léguer aux futures générations que sont nos enfants, petits enfants, arrière arrière… petits enfants, ce lourd, très lourd héritage dont il ne fait aucun doute qu’ils se passeraient volontiers. Le débat que soulèvent les terribles évènements actuels s’ils s’accompagnent d’une information complète des populations sont peut-être une chance pour que l’énergie nucléaire fasse l’objet d’une plus grande attention des populations et soit entourée d’une sécurité beaucoup plus élevée, à l’échelle des risques encourus. Et c’est l’honneur de ceux qui pourtant longtemps taxés d’irréalisme ont toujours alerté sur les risques liés à l’énergie nucléaire et qui n’ont cessé de rechercher des solutions alternatives présentant des risques moins élevés et surtout moins irréversibles.
Alors ?   
Et comment ne pas être pris de doutes quant à la pertinence de la décision de maintien en activité en France d’ installations nucléaire anciennes comme la la centrale nucléaire de Fessenheim proche des agglomérations de Mulhouse, Bâle, Fribourg, Colmar, Strasbourg, etc… ?

Encore une dernières pensées aux victimes japonaises.

Le carnaval vénitien de Rosheim

Cela fait seulement trois ou quatre ans que le festival de Rosheim a vu le jour, et d’année en année sa renommée ne cesse de se répandre par la grâce du bouche à oreille (ou de sa version moderne: le beuzz).
Donc cette année, je n’ai pas manqué ce qui est devenu l’un des rendez vous hivernal des photographes d’Alsace. Et en effet ils étaient très nombreux dimanche après midi à profiter de l’événement et des somptueux masques et costumes présentés par les festivaliers.

Voici quelques unes des photos que j’ai réussies à y faire:

Didier Porte au "Point d'Eau" à Ostwald.

Après son licenciement très politique et très décrié de France Inter Radio France au mois de juin 2010, Didier Porte nous a fait le plaisir de présenter son one-man show à Strasbourg (enfin presque…) fin janvier. La salle était comble, et il ne fallait pas essayer de venir au dernier moment. Le public était plutot jeune et motivé, beaucoup était venu par leur comité d’entreprise, signe de solidarité justifiée, de la part des syndicats, contre la censure dont Didier Porte est victime.

Après une introduction sur la trop facile caricature de ces « feignants » de fonctionnaires (ça me rappelle « la mauvaise graisse » chère à Mr Juppe), Didier Porte s’est essayé au repentir devant l’éternel pour se faire pardonner ses meilleurs bons mots qu’il n’a pas manqué, en douce et l’air de ne pas y toucher, de nous faire à nouveau partager.

En définitive, Didier Porte nous a présenté un spectacle intrépide dans le style difficile du one man show satirique; il nous reste à présent le plaisir de le retrouver toute les semaine sur Médiapart ou sur Arrêt sur Image, en attendant un jour, que nous souhaitons proche, son retour sur France Inter.

En attendant, bon courage Didier !

 

ps: Didier Porte sera à nouveau en Alsace, à Bischwiller le 8 avril prochain pour celles et ceux qui n’ont pas pu assister à son spectacle à Ostwald.

meilleurs voeux pour l'année 2011

En ce sixième jour de ce premier mois de cette année 2011, l’heure est évidemment encore aux vœux pour cette année qui commence. Et voici donc une belle photo pour nous rappeler à des sentiments et des émotions aussi élémentaires que vitaux pour notre condition humaine.

Et aussi à un petit coup d’œil en arrière sur ces trois dernières années. Et ça saute aux yeux comme une évidence: 2010 < 2009 < 2008 (< ça veut dire inférieur ou moins bien); alors, bien sûr, voilà qui augure mal de 2011. Mais bon, tant qu’on a la santé, me direz vous…n
Justement, la santé il va être préférable de l’avoir, parce que après les retraites, ça va être le tour de la sécurité sociale, déjà bien laminée certes mais tout indique qu’on a encore rien vu. Et donc quand ça ira mal (la santé, je veux dire) eh bien soit vous pourrez aligner les tunes et vous serez plutôt bien soigné, soit vous risquez de ne recevoir que des traitements d’attente.n
Bien sûr, je comprend la préoccupation de saine gestion de la sécurité sociale et du soucis d’équilibrer les comptes. Mais je ne peux alors pas m’empêcher de penser aussitôt au laboratoire Servier et à leur « médiator » si largement remboursé par la Sécurité Sociale pendant des dizaines d’années et dont le monde médical soutient aujourd’hui toute son inutilité dans les traitements pour lesquels il a été administré et sa dangerosité reconnue cause de centaines de décès. Et ce n’est à n’en pas douter, qu’un exemple, que la partie émergée de l’iceberg, des abus et du gâchis fait sur le dos des assurés. Noter bien que ce n’est pas un gâchis pour tout le monde: le laboratoire Servier se porte bien, financièrement parlant bien sûr… la sécurité sociale et les patients beaucoup moins.n
Une anecdote illustre l’étendue des abus vis à vis de la sécurité sociale: ayant consulté en vacances pour mon fils il y a une quinzaine d’années un médecin du monde rural, nous avons pris le temps de discuter un peu. « Ah ! vous êtes de Strasbourg ! » me dit-il, « jolie ville… ». Je lui demande « vous y êtes déjà allés en vacances ? ». La réponse « non, non, j’y passe assez souvent étant régulièrement invité par les laboratoires pharmaceutiques pour des colloques en Allemagne ». Et voilà, tous frais payés ça va sans dire et pas du bas de gamme bien sûr, même pour un modeste médecin de campagne. « alors qu’est ce que ça doit être pour un ponte responsable de clinique ! » me suis je dit déjà à l’époque « quand on nous parle du trou de la sécurité sociale ». Et pourquoi tant de générosité envers les prescripteurs de la part des laboratoires, et d’où vient cet argent, petite part des profits engrangés par les labos et sur le dos de qui à votre avis ?
Alors, quand on constate que la gestion vue d’aujourd’hui, c’est la remise en cause de tous les grands acquis sociaux, parce que bien sûr, rien n’est tabou de ce côté là, comme l’âge de départ à la retraire, le temps de travail (merci Mr Vals !), le droit à la santé, le niveau des salaires en particulier pour les jeunes toujours plus bas, et que tout cela ne sert qu’à creuser davantage le gouffre béant entre les plus riches et les plus démunis. et à nourrir une spéculation effrénée y compris par les banques sauvées par les deniers publics, on se dit qu’il y a comme un gros bug (celui de l’an 2000 !) et qu’il serait vraiment grand temps de songer à y remédier.

Enzo Enzo

Enzo Enzo, vous connaissez sûrement ? Si ce n’est pas le cas, ne ratez pas son prochain spectacle ! (et si vous la connaissiez, vous pouvez vous en mordre les doigts d’avoir rater son passage…).

Elle a présenté son tour de chants la semaine derrière (vendredi 3 décembre) dans la salle de spectacle du Point d’Eau à Ostwald tout près de Strasbourg.

Enzo Enzo, je la connaissais comme une très bonne chanteuse à travers ses succès d’il y a une dizaine d’années (« Quelqu’un de bien »), avec une belle voix, des textes élaborés et un style authentique et sans effet commercial. De bonnes raisons qui m’ont incité à aller voir son spectacle vendredi dernier.

Ce que j’ai découvert , c’est une artiste avec une présence sur scène, un humour, une originalité, un bel optimisme et une chaleur tout à fait incroyable et qui danse (avec beaucoup de grâce) ses chansons tout autant qu’elle les chante. Elle a transformé son spectacle en une vrais rencontre avec le public qu’elle a complètement transcendé et étourdi.

Donc une très très belle soirée que je vous invite à partager dès que l’occasion se présentera !

A toute fin utile voici un lien indiquant ses prochains spectacles: http://www.myspace.com/enzoandko/shows

Théatre au Cube Noir

Le Cube Noir est une petite salle de théâtre de Strasbourg installé dans le domaine du CREPS et qui programme avec bonheur d’excellente pièces divertissantes ou graves, classiques ou plus modernes.
En ce moment c’est la compagnie de Théâtre « La Mesnie » conduite par le talentueux Jacques Bachelier qui propose des soirées avec deux pièces de théâtre: « Le médecin malgré lui » de Molière et « Hortense a dit: je m’en fous » de Feydeau.


Hier soir, c’était à guichets fermés; plus une seule place sur les gradins, et du monde dans les escaliers (les coussins sont fournis aux derniers arrivés…) !
Et c’est vrais que l’on ne s’ennuie pas un seul instant. De l’excellent théâtre avec une grande originalité et une interprétation sans faille et bien sûr le plaisir de côtoyer les acteurs.n

Une excellente soirée à recommander, avant le 5 décembre bien sûr !

Une nouvelle journée d'action syndicale pour le maintien de l'age légal de départ à la retraite à 60 ans.

C’était bien sûr hier, le 28 octobre; une journée d’action toujours populaire, à la fois sereine, grave et déterminée. Une journée sous le signe de l’unité syndicale sans faille et d’une colère intacte.

Colère suscitée par un fort sentiment d’injustice sociale faite aux salariés, par une réforme partisane et imposée. L’analyse des organisations syndicales allemandes dans leur lettre de soutien est tout à fait éloquente et se passe de tout commentaire:



Colère très politique contre les privilégiés aux premiers rangs desquels se trouvent les élus donneurs de leçons de rigueur et sensés les représenter.


Marc Jolivet au Point d'Eau à Ostwald (tout près de Strasbourg) le 23 octobre 2010.

Toujours fringuant et plein malice, Marc Jolivet qui en est à 40 années de bons et loyaux services, ne fait pas encore valoir ses droits à la retraite. Mais il annonce la couleur d’emblée, si vous êtes là c’est que vous l’avez voulu, c’est votre choix, me s’il a grossi un peu, s’il a perdu des cheveux d’ailleurs grisonnants. Il vient de passer un cap, celui de la soixantaine (un autre). Mais il l’avoue, il a bien calculé et prévu son coup puisqu’il échappe de justesse à le trop fameuse loi sur les retraites. Bref pour lui, maintenant c’est quand il veut. Alors bien sûr s’offrir un one man show, dans son cas, c’est juste pour le plaisir !

Et il en prend largement, du plaisir, entre sketchs bien peaufinés et improvisations très ludiques il occupe la scène à lui tout seul quasiment tout le temps. Il nous montre la terre qui se dégonfle et écorche au passage ses amis écolos. Il vomit plus qu’il ne prononce le nom d’un certain ministre du travail très au fait des affaires.


Et pour finir après un rappel justement mérité il termine par le slam du papi, bien trop d’actualité; de ‘slame papi, slame’ à ‘clamse papi clamse’. Rideau.

A ne pas manquer !

… toujours les retraites.

Eh oui, comme prévu, la réforme est passée au sénat, en force et dans l’urgence. Avec quelques amendements imprévus pour effacer quelques privilèges trop voyants (retraites chapeau plantureuses et gros paquet de stocks options pour privilégiés). Mais parait-il rien n’est encore perdu et le gouvernement (son ministre des finances) a bataillé ferme pour que ces amendements ne soient pas adoptés par le sénat. Mais certains sénateurs ont voulu sauvé l’honneur; grâce leur en soit rendue….

Les manifestations ont continué jusqu’au dernier moment (et vont encore continuer) et celles de mardi dernier ont été impressionnantes. Dommage que les débordements se soient multipliés mais la tension était palpable dans les cortèges et à la moindre étincelle cela dégénère vite, surtout que certains n’attendaient que ça.
Mais comme le montre la photo ci-dessus et d’autres qui suivent, tous les manifestants n’étaient aussi agressifs.

Manifestation contre la réforme des retraites.

La réforme des retraites rentrent dans sa phase finale malgré une protestation croissante qui s’est fortement exprimée encore aujourd’hui dans des manifestations puissantes et très unitaires. Une confrontation parait tout à fait probable. La dureté et l’injustice de cette réforme pour les femmes et les salariés précaires sensibilisent largement l’opinion publique qui est majoritairement opposée à cette réforme.
La célérités du président pour secourir sans contre partie le système bancaire à coup de centaines de milliards d’euros, les mots du premier ministre face aux représentants des marchés financier au Japon vantant l’austérité imposée et par ailleurs niée en France, l’affaire Woerth ont laissé des traces profondes dans la mémoire des français qui se trouvent aujourd’hui profondément ulcérés par le cynisme de la politique actuelle.

Voici quelques photos de la manifestation de Strasbourg:





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