Demande du procureur de Cour Pénale Internationale (CPI) .

Le procureur a demandé un mandat d’arrêt international contre les dirigeants du Hamas responsables des violences et tueries et des prises d’otages en Israël le 7 octobre 2023, ainsi que contre les dirigeants isréaliens Benjamin NETANYAHU, le Premier Ministre d’Israël, et Yoav GALLANT, Ministre de la défense d’Israël en réaffirmant : « Aujourd’hui, nous réaffirmons qu’aucun État ne peut se soustraire aux normes prévues par le droit international et le droit des conflits armés. Aucun soldat, aucun commandant, aucun dirigeant civil, nul ne peut agir en toute impunité. Rien ne peut justifier de priver délibérément des êtres humains, dont tant de femmes et d’enfants, de biens indispensables à leur survie. Rien ne peut justifier des prises d’otages ni de prendre délibérément pour cibles des civils. »

On ne peut que souligner la rigueur morale, l’indépendance, le courage et l’intégrité de ce procureur qui anoblit cette cour et sa volonté de justice.

source : https://www.icc-cpi.int/fr/news/declaration-du-procureur-de-la-cpi-karim-aa-khan-kc-depot-de-requetes-aux-fins-de-delivrance

Déclaration: 20 mai 2024 |

Déclaration du Procureur de la CPI, Karim A.A. Khan KC : dépôt de requêtes aux fins de délivrance de mandats d’arrêt concernant la situation dans l’État de Palestine

Aujourd’hui, je vais déposer des requêtes auprès de la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale aux fins de délivrance de mandats d’arrêt concernant la situation dans l’État de Palestine.

ICC Prosecutor Khan on application for arrest warrants in the situation in the State of Palestine

Yahya Sinwar, Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri (Deif), Ismail Haniyeh

Compte tenu des éléments de preuve recueillis et examinés par mon Bureau, j’ai de bonnes raisons de penser que la responsabilité pénale de Yahya SINWAR (chef du Mouvement de résistance islamique [« Hamas] dans la bande de Gaza), Mohammed Diab Ibrahim AL-MASRI, plus connu sous le nom DEIF (commandant en chef de la branche armée du Hamas, communément appelée « les brigades Al-Qassam ») et Ismail HANIYEH (chef de la branche politique du Hamas) est engagée pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ci-après commis sur le territoire d’Israël et dans l’État de Palestine (dans la bande de Gaza) depuis le 7 octobre 2023 au moins : 

  • L’extermination en tant que crime contre l’humanité, en violation de l’article 7‑1‑b du Statut ;
  • Le meurtre en tant que crime contre l’humanité, en violation de l’article 7‑1‑a et en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8‑2‑c‑i ;
  • La prise d’otages en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8‑2‑c‑iii ;
  • Le viol et autres formes de violence sexuelle en tant que crime contre l’humanité, en violation de l’article 7‑1‑g et également en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8‑2‑e‑vi dans le contexte de la captivité ;
  • La torture en tant que crime contre l’humanité, visé à l’article 7‑1‑f et en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8‑2‑c‑i, dans le contexte de la captivité ;
  • D’autres actes inhumains en tant que crime contre l’humanité, en violation de l’article 7‑l‑k, dans le contexte de la captivité ;
  • Les traitements cruels en tant que crime de guerre en violation de l’article 8‑2‑c‑i, dans le contexte de la captivité ; et
  • Atteintes à la dignité de la personne en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8‑2‑c‑ii, dans le contexte de la captivité.

Mon Bureau fait valoir que les crimes de guerre visés dans ces requêtes ont été commis dans le contexte d’un conflit armé international opposant Israël à la Palestine et d’un conflit armé non international opposant Israël au Hamas qui se déroulait simultanément. Nous affirmons que les crimes contre l’humanité visés dans les requêtes s’inscrivaient dans le prolongement d’une attaque généralisée et systématique menée par le Hamas ainsi que d’autres groupes armés dans la poursuite de la politique d’une organisation. D’après nos constatations, certains de ces crimes continuent d’être commis.

Mon Bureau fait observer qu’il y a des motifs raisonnables de penser que la responsabilité pénale de SINWAR, DEIF et HANIYEH est engagée pour le meurtre de centaines de civils israéliens lors d’attaques perpétrées le 7 octobre 2023 par le Hamas (sa branche armée en particulier, communément désignée sous le nom de « brigades al-Qassam ») ainsi que d’autres groupes armés et pour l’enlèvement d’au moins 245 otages. Dans le cadre de son enquête, mon Bureau a recueilli les déclarations de victimes ayant survécu aux attaques, y compris d’anciens otages, et de témoins directs des attaques lancées sur six principaux lieux : Kfar Aza, Holit, le lieu du festival de musique Supernova, Be’eri, Nir Oz et Nahal Oz. L’enquête repose également sur des éléments de preuve tels que des images de vidéo surveillance, des documents authentifiés sous la forme d’enregistrements sonores, de photos et de vidéos, des déclarations faites par des membres du Hamas, dont les auteurs présumés des crimes susmentionnés et des témoignages d’expert.

Mon Bureau estime que ces personnes ont planifié et commandité la commission des crimes perpétrés le 7 octobre 2023, et reconnu leur responsabilité à cet égard comme en atteste la visite qu’ils ont personnellement effectuée auprès des otages peu de temps après leur enlèvement. Nous affirmons que ces crimes n’auraient pu être commis sans leur intervention. Les intéressés sont accusés en tant que coauteurs et en qualité de supérieurs hiérarchiques en vertu des articles 25 et 28 du Statut de Rome.

Lorsque je me suis rendu au kibboutz Be’eri et au kibboutz Kfar Aza, ainsi que sur les lieux du festival de musique Supernova à Re’im, j’ai pu constater la dévastation causée par ces attaques et les répercussions profondes des crimes inconcevables visés dans les requêtes déposées aujourd’hui. Des victimes m’ont raconté comment l’amour qui règne au sein d’une famille, les liens si profonds qui unissent des parents à leurs enfants, ont été détournés afin d’infliger intentionnellement des souffrances innommables par des actes cruels et inhumains qui ne sauraient rester impunis.

Mon Bureau affirme également qu’il existe des motifs raisonnables de penser que les otages enlevés en Israël ont été détenus dans des conditions inhumaines et que certains d’entre eux ont fait l’objet de violences sexuelles, dont le viol, au cours de leur captivité. Ces allégations reposent sur des dossiers médicaux, des preuves documentaires et des vidéos de l’époque des faits et des entretiens menés auprès de victimes ayant survécu aux attaques. Mon Bureau continue également d’enquêter sur les allégations de violence sexuelle commises le 7 octobre.

Je tiens à remercier les victimes ayant survécu aux attaques du 7 octobre ainsi que leurs familles pour le courage qu’elles ont affiché en acceptant de faire le récit de leur expérience aux membres de mon Bureau.

Nous nous efforçons d’approfondir notre enquête concernant tous les crimes commis lors de ces attaques et continueront de travailler avec l’ensemble de nos partenaires afin que justice puisse être rendue.

Je réitère mon appel en faveur de la libération immédiate de tous les otages enlevés en Israël et de leur retour, sains et saufs, auprès de leurs familles. C’est une exigence fondamentale du droit international humanitaire qui doit être respectée.

Benjamin Netaniahu, Yoav Gallant

Compte tenu des preuves recueillies et examinées par mon Bureau, j’ai de bonnes raisons de penser que la responsabilité pénale de Benjamin NETANYAHU, le Premier Ministre d’Israël, et de Yoav GALLANT, Ministre de la défense d’Israël, est engagée pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ci-après commis sur le territoire de l’État de Palestine (dans la bande de Gaza) à compter du 8 octobre 2023 au moins : 

  • Le fait d’affamer délibérément des civils comme méthode de guerre en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8‑2‑b‑xxv du Statut ;
  • Le fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou de porter gravement atteinte à l’intégrité physique ou à la santé, en violation de l’article 8‑2‑a‑iii ou les traitements cruels en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8‑2‑c‑i ;
  • L’homicide intentionnel, en violation de l’article 8‑2‑a‑i ou le meurtre en tant que crime de guerre, en violation de l’article 8‑2‑c‑i ;
  • Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile en tant que crime de guerre en violation des articles 8‑2‑b‑i ou 8‑2‑e‑i ;
  • L’extermination et/ou le meurtre en tant que crime contre l’humanité, en violation des articles 7‑1‑b et 7‑1‑a, y compris en lien avec le fait d’affamer des civils ayant entraîné la mort, en tant que crime contre l’humanité ;
  • La persécution en tant que crime contre l’humanité, en violation de l’article 7‑1‑h ;
  • D’autres actes inhumains en tant que crime contre l’humanité, en violation de l’article 7‑l‑k.

Mon Bureau fait valoir que les crimes de guerre visés dans ces requêtes ont été commis dans le contexte d’un conflit armé international opposant Israël et la Palestine et d’un conflit armé non international opposant Israël au Hamas (et à d’autres groupes armés palestiniens) qui se déroulait simultanément. Nous affirmons que les crimes contre l’humanité visés dans les requêtes s’inscrivaient dans le prolongement d’une attaque généralisée et systématique dirigée contre la population civile palestinienne dans la poursuite de la politique d’une organisation. D’après nos constatations, certains de ces crimes continuent d’être commis.

Mon Bureau soutient que les preuves que nous avons recueillies, y compris des entretiens menés auprès de victimes et de témoins directs des faits, des documents audio et vidéo authentifiés, des images satellite et des déclarations faites par des membres du groupe qui aurait commis ces crimes, démontrent qu’Israël a délibérément, systématiquement et continuellement privé la population civile de l’ensemble du territoire de Gaza de moyens de subsistance indispensables à sa survie.

Cela s’est traduit par l’imposition d’un siège complet à Gaza en interdisant totalement l’accès aux trois points de passage de la frontière de Rafah, Kerem Shalom et Erez à partir du 8 octobre 2023 pour des périodes prolongées puis en limitant arbitrairement l’acheminement de fournitures essentielles – telles que la nourriture et les médicaments – par les points de passage après la réouverture de ces derniers. La fermeture des canalisations d’eau reliant Israël à Gaza — la principale source d’approvisionnement en eau potable de la population gazaouie — pendant une période prolongée à partir du 9 octobre 2023 et les coupures de l’approvisionnement en électricité et les entraves à cet approvisionnement à partir du 8 octobre 2023 au moins jusqu’à aujourd’hui s’inscrivent dans le prolongement du siège. Les faits se sont produits parallèlement à des attaques visant des personnes dans les files d’attente pour obtenir de la nourriture, l’obstruction de la distribution d’aide par les organismes humanitaires et des attaques visant le personnel humanitaire, faisant des morts parmi eux et contraignant bon nombre d’organismes humanitaires à cesser leurs activités à Gaza ou à en restreindre le périmètre.

Mon Bureau affirme que ces actes se sont inscrits dans le prolongement d’un plan commun visant à affamer délibérément des civils comme méthode de guerre et à recourir à d’autres actes de violence à l’encontre de la population civile gazaouie afin de servir les objectifs suivants : i) éliminer le Hamas; ii) accroître la pression sur le Hamas pour obtenir le retour des personnes retenues en otages et iii) punir collectivement la population civile de Gaza perçue comme une menace pour Israël.

Les répercussions du recours à la famine comme méthode de guerre, conjuguées à d’autres attaques et à la punition collective infligée à la population civile de Gaza sont aigües, visibles et de notoriété publique. Elles ont en outre été confirmées par plusieurs témoins interrogés par mon Bureau, y compris des médecins gazaouis et des médecins étrangers. Cette méthode de guerre a entrainé des problèmes de malnutrition, de déshydratation, des souffrances atroces et une augmentation croissante du nombre de morts parmi la population palestinienne, dont des nouveau‑nés, des enfants et des femmes.

De nombreuses zones de Gaza sont déjà en proie à la famine, qui menace de se propager à d’autres parties du territoire. 

Comme l’a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, « 1,1 million de personnes sont confrontées à des niveaux catastrophiques de faim à Gaza  – c’est la crise alimentaire la plus vaste et la plus grave au monde ». « C’est un désastre entièrement causé par l’homme ». Aujourd’hui, mon Bureau s’emploie à mettre en accusation deux des personnes portant la plus lourde responsabilité dans cette situation, M.M. NETANYAHU et GALLANT, en tant que coauteurs et supérieurs hiérarchiques, en vertu des articles 25 et 28 du Statut de Rome.

Israël, à l’instar de tous les États, a certes le droit de prendre des mesures afin de défendre sa population mais ne saurait se soustraire pour autant aux obligations faites à tout état de respecter le droit international humanitaire. Quels que soient les objectifs militaires des autorités israéliennes, les moyens employés par Israël pour les atteindre à Gaza, à savoir des actes causant intentionnellement la mort, une famine, de grande souffrances et des atteintes graves à l’intégrité physique de la population civile sont criminels. 

Depuis l’année dernière, j’ai souligné à plusieurs reprises à Ramallah, au Caire, en Israël et à Rafah qu’en vertu du droit international humanitaire, Israël était tenue d’agir de toute urgence afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. J’ai notamment rappelé que le recours à la famine comme méthode de guerre et les entraves à l’aide humanitaire constituaient des violations des dispositions du Statut de Rome. J’ai été très clair sur ce point.

J’ai également attiré régulièrement l’attention de ceux qui faisaient fi du droit dans des déclarations publiques en leur demandant de bien réfléchir avant d’agir sous peine de voir mon Bureau prendre les mesures qui s’imposent. Nous y voilà.

En présentant ces requêtes aux fins de la délivrance de mandats d’arrêt, mon Bureau s’acquitte du mandat qui lui a été confié en vertu du Statut de Rome. Le 5 février 2021, la Chambre préliminaire I a estimé que la Cour pouvait exercer sa compétence pénale à l’égard de la situation dans l’État de Palestine et a conclu que sa compétence territoriale s’étendait à Gaza et à la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est. Ce mandat reste valide et s’étend à la recrudescence des hostilités et de la violence depuis le 7 octobre 2023. Mon Bureau peut également exercer sa compétence à l’égard des crimes commis par des ressortissants d’États parties ou d’États non parties sur le territoire d’un État partie.

Les requêtes présentées aujourd’hui sont l’aboutissement d’une enquête menée par mon Bureau en toute indépendance et en toute impartialité. Compte tenu de notre obligation d’enquêter tant à charge qu’à décharge, nous avons travaillé méticuleusement pour faire la part des choses entre les allégations et les faits et pour présenter nos conclusions de manière équilibrée en nous fondant sur les éléments de preuve soumis à la Chambre préliminaire.

En guise de précaution supplémentaire, j’ai également décidé de recueillir des avis d’experts; c’est à ce titre que j’ai réuni un groupe impartial d’experts en droit international que je remercie d’avoir accepté de participer à l’examen des preuves et à l’analyse juridique en lien avec ces requêtes aux fins de la délivrance de mandats d’arrêt. Ce groupe, composé d’éminents spécialistes en droit international humanitaire et en droit pénal international, réunit M. le juge Sir Adrian Fulford P.C., ancien juge de la Cour d’appel d’Angleterre et du Pays de Galles, ancien juge de la Cour pénale internationale, Mme la baronne Helena Kennedy K.C., Présidente de l’Institut des droits de l’homme de l’Association internationale du barreau, Mme Elizabeth Wilmshurst C.M.G K.C., ancienne conseillère juridique adjointe auprès du Ministère des affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni, Danny Friedman K.C. ainsi que deux de mes conseillers spéciaux – Mme Amal Clooney et M. le juge Theodor Méron C.M.G. Je me félicite d’avoir pu compter sur cette analyse menée par des experts indépendants qui a permis d’étayer les requêtes déposées aujourd’hui par mon Bureau. Je suis également reconnaissant à plusieurs de mes conseillers spéciaux, en particulier M.M. Adama Dieng et Kevin Jon Heller, pour leurs contributions dans le cadre de cet examen.

Aujourd’hui, nous réaffirmons qu’aucun État ne peut se soustraire aux normes prévues par le droit international et le droit des conflits armés. Aucun soldat, aucun commandant, aucun dirigeant civil, nul ne peut agir en toute impunité. Rien ne peut justifier de priver délibérément des êtres humains, dont tant de femmes et d’enfants, de biens indispensables à leur survie. Rien ne peut justifier des prises d’otages ni de prendre délibérément pour cibles des civils.

Les juges indépendants de la Cour pénale internationale sont les seuls à pouvoir déterminer si les conditions sont réunies pour délivrer des mandats d’arrêt. S’ils font droit à mes requêtes et délivrent les mandats d’arrêt, je travaillerai en étroite collaboration avec le Greffier pour appréhender les individus concernés. Je demande à tous les États, notamment les États parties au Statut de Rome, de considérer ces requêtes ainsi que la décision judiciaire ultérieure qui s’ensuivra avec autant de sérieux qu’ils l’ont fait à l’égard des autres situations, conformément aux obligations qui leur sont faites dans le Statut. Je suis également prêt à travailler avec des États non parties afin d’atteindre notre objectif commun visant à établir les responsabilités des auteurs de crimes internationaux.

Il est crucial, à l’heure qu’il est, que mon Bureau et tous les organes de la Cour y compris ses juges indépendants, puissent accomplir leur travail en toute indépendance et en toute impartialité. Je demande instamment que cessent immédiatement les tentatives d’obstruction, d’intimidation ou d’influence indue des fonctionnaires de la Cour. Mon Bureau n’hésitera pas à prendre les mesures qui s’imposent en vertu de l’article 70 du Statut de Rome si de tels comportements persistent.

Je reste profondément préoccupé par les allégations de crimes internationaux qui continueraient d’être commis en Israël, à Gaza et en Cisjordanie, et qui commencent à être corroborées. Notre enquête se poursuit et mon Bureau enregistre des progrès dans plusieurs axes d’enquête supplémentaires étroitement liés concernant notamment des signalements de violences sexuelles commises le 7 octobre et les bombardements à grande échelle qui ont fait tant de morts et de blessés parmi la population civile et causé tant de souffrances à Gaza, et qui se poursuivent. J’invite toute personne possédant des informations utiles à prendre contact avec mon Bureau et à soumettre ces informations via la plateforme OTP Link.

Mon Bureau n’hésitera pas à déposer d’autres requêtes aux fins de délivrance de mandats d’arrêt si, et le cas échéant, nous considérons avoir « des chances réelles d’obtenir une condamnation ». J’exhorte à nouveau toutes les parties au conflit à se conformer au droit.

Je tiens également à préciser que le principe de complémentarité, qui est au cœur du Statut de Rome, fera l’objet d’un examen continu par mon Bureau lorsque nous enquêterons sur les crimes présumés et leurs auteurs présumés précédemment cités et que nous progresserons dans d’autres axes d’enquête. Il faut cependant garder à l’esprit qu’en vertu du principe de complémentarité, le soin de l’enquête peut seulement être déféré aux autorités nationales lorsque celles-ci entament des procédures judiciaires indépendantes et impartiales qui n’ont pas pour but de soustraire les suspects présumés à leurs responsabilités pénales et qui ne soient pas des simulacres de procédures judiciaires. Cela exige de contrôler toutes les instances prenant part à l’examen des politiques et des actes visés dans les requêtes.

Il est important aujourd’hui de dire les choses clairement : si nos actes ne traduisent pas notre volonté d’appliquer le droit de manière impartiale, si notre application du droit est perçue comme étant sélective, nous aurons contribué à son effondrement. Ce faisant, nous contribueront au délitement des liens ténus qui nous unissent encore et des relations entre toutes les communautés et les personnes qui sont des vecteurs d’équilibre et constituent un filet de sécurité auquel toutes les victimes se raccrochent lorsqu’elles traversent des périodes difficiles. Tel est le risque bien réel qui se dessine en ce moment charnière.

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons démontrer collectivement que le droit international humanitaire, qui dicte les normes à respecter en temps de guerre, s’applique de façon impartiale à toutes les parties à un conflit armé dans l’ensemble des situations portées devant mon Bureau et la Cour. C’est ainsi que nous pourrons démontrer concrètement que toutes les vies humaines se valent.

De plus amples informations sur les « enquêtes préliminaires » et les « situations et affaires » examinés par la Cour sont disponibles ici et ici.

Source: Bureau du Procureur | Contact: OTPNewsDesk@icc-cpi.int

Assange / Navalny

L’un est russe, l’autre est américain.

L’un a été emprisonné et est mort assassiné dans les geôles de Poutine. L’autre est emprisonné en Angleterre et attend son extradition pour aller pourrir le restant de ses jours dans les geôles du monde dit libre.

Leurs torts ? Finalement ils sont assez semblables: avoir osé élever la voix et révéler des vérités inavouables par des régimes également corrompus et fondés sur des dominations économiques, policière et militaires.

Si Biden n’est pas Poutine, il a le devoir de le démontrer en renonçant à poursuivre plus longtemps Julien Assange.

« Quand arrêtrez vous vos cycles de vengeance. » – Gaza Guernica

Ce texte vient d’une affichette collée près du Parlement Européen de Strasbourg. Cette affichette collée en plusieurs exemplaires sur des panneaux de chantier a été systématiquement lacérée, peut être parce qu’elle exprime une part de vérité.

Loin de moi de trouver l’ombre d’un début d’excuses aux crimes du Hamas perpétrés contre des populations civiles qui n’ont eu que le tord de se trouver là où il étaient au moment de l’attaque. Les Résistants français s’attaquaient à l’armée et la police allemande, pas au peuple allemand.

Le pilonnage systématique et aveugle, les privations de tous les besoins élémentaires, et la poursuite sans répit des populations gazaouis sous le motif de pourchasser le Hamas constitue un crime humanitaire aussi grave et inhumain. Les politiques israéliens extrémistes actuels par leur politique de colonisation des territoires palestiniens ont une grave responsabilité dans les évènements dramatiques passés, actuels et , malheureusement à venir.

Mon modeste voeux est qu’un nouveau Yitzhak Rabin vienne redonner espoir paix fraternité et sagesse à ces deux peuples, israélien et palestinien, dont les sorts sont à jamais liés.

J’ai du prendre en photos plusieurs affichettes, puis les superposer pour obtenir une image à peu près lisible. La couleur du texte comme le fond ont été changée, ce n’est que présentation.

Femmes, Vie, Liberté !!!

Quel plus beau slogan que celui du mouvement de révolte né dans l’Iran islamique après l’horrible assassinat de Mahsa Amini par les nervis fascistes de la police des mœurs le 16 septembre 2022. Assassinats suivis de milliers d’autres crimes contre les manifestantes et manifestants opposés à ce régime fasciste et tortionnaire qui a instrumentalisé la religion musulmane comme moyen de domination et d’oppression.

Aujourd’hui, la militante Narges Mohammadi emprisonnée à Téhéran a reçu le prix nobel de la paix pour « son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous ». Elle milite depuis de nombreuses années au Defenders of Human Rights Center (DHRC) et a été pour cette raison de multiples fois poursuivies et emprisonnées par le régime iranien actuel.

A cette occasion, elle déclare : « Je suis une femme du Moyen-Orient, issue d’une région qui, bien qu’héritière d’une riche civilisation, est actuellement prise au piège de la guerre et la proie des flammes du terrorisme et de l’extrémisme »

Elle entame ce jour une nouvelle grève de la faim . Exigeons sa libération.

Le come back des zombies.

J’aurais pu vous parler du glyphosate dont les Européens viennent de ré autoriser l’utilisation pour 10 ans, avec l’hypocrite passivité de la France, pour combien de cas cancers ?


Je pourrais aussi vous parler de Mme Le Pen qui a défilé contre l’anti sémitisme, la même qui en 2012 était l’invité d’honneur pour valser au WKR-bal avec les nostalgiques du nazisme du FPö aurichien .


Selon la fondation DÖW, financée par l’Etat autrichien pour surveiller la mouvance extrémiste en Autriche, les organisateurs du bal – évidemment interdit aux journalistes – ne sont pas fréquentables. Il s’agit clairement de néonazis, d’antisémites et de racistes, qui se livrent à des duels au sabre dans des caves des beaux quartiers et se reconnaissent entre eux à la balafre qu’ils se doivent d’exhiber sur une joue. Ces Burschenschaften, qui rassemblent 4 000 nostalgiques dans une soixantaine de corporations pangermanistes, sont toujours interdites aux juifs et aux femmes.

https://www.liberation.fr/planete/2012/01/30/valse-brune-a-vienne_792174/

Je pourrais encore parler de Manuel, ex premier ministre socialiste tout de même, ridicule et pathétique dans ses tentatives d’existence médiathico politique.

Mais non aujourd’hui celui qui tient le pompon c’est vraiment un autre, tiens encore un ex socialo et ex ministre aussi ! c’est de Jérôme Cahuzac dont il s’agit !

En effet le voilà de retour (enfin il essaye…) , lui qui mentait effrontément en jurant les yeux dans les yeux devant l’Assemblée Nationale (donc le peuple), le même qui volait le fisc avec des comptes cachés dans les paradis fiscaux, en Suisse à Singapour ou dans l’Ile de Man, et en même temps s’affichait tout sourire comme artisan de la lutte contre la fraude fiscale !

Et c’est le même qui sur France Inter nous fait la morale et ne s’interdit rien, rien ? c’est à dire se faire ré-élire pour revenir à l’Assemblée Nationale sur le lieu de son ignominie.

Il ne reste plus qu’à espérer que les électrices et les électeurs lui donnent une bonne leçon de morale et de savoir vivre et le renvoi à sa retraite qu’on lui souhaite la plus rédemptrice possible !

Faut-il bannir Guillaume ?

Moi, je suis fan de Guillaume Meurice, de son rire et de son humour caustique et grinçant, et bien sûr de ses interviews de rue de quidams vraiment trop. Et aussi de sa sincérité, de sa spontanéité et aussi derrière ces apparences de son fond moralisateur.

Et puis il y a eu sa sortie sur Netanyahou, « espèce de nazi sans prépuce  » – J’écoutais l’émission quand ça s’est produit – et à la suite la polémique, les insultes et les menaces.

Sur le moment, je n’ai pas compris, je n’ai plus ri et j’ai eu « mal aux oreilles » en entendant cela. Ou plutôt j’ai eu mal quelque part en moi comme s’il avait appuyé sur un endroit intime, sensible et douloureux.

Les bombardements par l’armée israélienne de la bande Gaza, toutes les destructions, le blocus total imposé à la population et les milliers de morts palestiniens innocents sont terribles et effrayants, comme ont été horribles et effrayants les massacres gratuits par le Hamas des innocents dans les kibboutz et dans la rave party près de la frontière entre Israël et Gaza.

Cette barbarie assumée et ce déchaînement conscient de violences sont insupportables et m’atteignent douloureusement dans mon âme, comme je pense dans celle de la plupart d’entre nous.

Je suis convaincu que Guillaume Meurice n’est porteur en aucune manière d’idées ou de propos antisémites, mais son trait d’humour sur une actualité sujet aussi lourde et grave et avec un contexte historique aussi chargé a été très déplacé. La démocratie israélienne est de plus en plus mise à mal par la colonisation illégales des territoires des palestiniens voulue et amplifiée par Netanyahou qui mérite d’être très sévèrement critiqué et combattu. Mais il est juif aussi comme le rappelle l’absence (probable) de prépuce le concernant et le qualifier de nazi est un raccourci terrible pour toutes les familles juives décimées par la nazis.

L’antisémitisme, comme le racisme, la xénophobie, le machisme ou le sexisme sont un cancer social qui menace toutes les sociétés humaines et tous les êtres qui les composent. Vouloir en rire est un exercice très périlleux et, pour moi, impossible.

La haine et la vengeance ordinaire

Ce qui se passe au Moyen Orient entre Palestine et Israël, les atrocités contre des populations civiles tant israéliennes d’un côté que palestiniennes de l’autre, désarmées et pacifiques relèvent de la plus profonde et totale inhumanité, qui viennent s’ajouter aux massacres et aux atrocités du passé et ravivent toujours plus les sentiments de haine et les désirs de vengeance .

Il n’y a pas, il n’y a jamais de bonnes raisons de haïr et de vouloir écraser l’autre.

Et je dédis cette image à tous les damnés de la Terre, aux Gazaouis affamés, assoiffés, écrasés sous les bombes et aux Israéliens assassinés lâchement de façon atroce. Puisse-t-elle leur rendre la paix, à eux au fond de leur tombe, et à ceux qui vont vivre encore…

La courses aux plus cons ?

C’est sûr la course est bien lancée, surtout sur la droite. Après Darmanin, voici donc Wauquiez qui accélère et qui prend la tête, oui !

Au moment même où nous connaissons le mois de septembre le plus chaud jamais enregistré et alors que nous allons connaître un premier octobre avec des températures proches de 34°, le voici qui remet en cause les rares mesures bien trop timorées pris par Macron et son équipe pour limiter (enfin !) l’artificialisation des sols.

Wauquiez c’est vraiment l’opportunisme, la bêtise et l’inconscience crasse. Et si la campagne présidentielle à venir se passe sur ce triste registre, ce sera une tout aussi triste course au plus cons. Et Wauquiez entr’autres y aura toute sa chance.

Signez-la !

Radio France veut supprimer à la rentrée prochaine l’émission quotidienne de Charline Vanhoenacker « C’est encore nous ».

Une pétition a été lancée le 10 mai dernier pour demander le maintien de cette émission quotidienne.


Si vous aimez l’humour même vache, la liberté d’expression pas seulement en Chine ou en Russie, ainsi que la culture dans sa grande diversité, n’hésitez pas à signer et diffuser autour de vous cette pétition !

Voici le lien pour signer cette pétition : https://www.change.org/p/sauvons-c-est-encore-nous-sur-france-inter

Vous pouvez également manifester votre mécontentement directement sur le site de Radio France.

Alors que le temps s’accélère …

Oui, en quelques 20 millénaires ou 20000 ans la température à la surface de notre terre s’est lentement et naturellement élevée de plusieurs degrés; elle était stabilisée depuis plusieurs millénaires et jusqu’à la fin du 19ième siècle.

Et voici le 20ième, le capital s’est imposé et alors on exploite tout, les ressources, les hommes et la nature et on accélère, on veut de la croissance toujours plus de croissance, pour plus de profits toujours plus de profits.

Depuis des décennies de nombreux scientifiques ont bien essayé d’alerter, en vain semble-t-il, sur les évolutions probables du climat.

Aujourd’hui les climato-sceptiques se sont définitivement tu, mais mais ils ont été remplacés par d’autres sceptiques qui nient l’urgence de mesures radicales pour limiter cette évolution du climat.

Comme Macron qui demande une pause dans la réglementation pour la protection de l’environnement. C’est le même qui affirmait que ce quinquennat serait écologique ou ne serait pas et qui là n’est pas gêné de ne pas respecter ses promesses électorales.