Une journée spéciale !

Le 10 mai est une journée spéciale que personne ne peut oublier.

C’est d’abord la journée de Commémoration de l’abolition de l’esclavage aboli en 1791 par ce simple et lumineux décret de l’Assemblée Nationale :

« Tout individu eſt libre auſſitôt qu’il eſt entré en France. »

puis rétabli par Napoléon, honte à lui, en 1802 avant d’être enfin définitivement aboli en 1848 par Victor Schoelcher.

Jean-Baptiste Carpeaux, 1868

Le 10 mai 1871, c’était le temps des cerises !

…. mais déjà  » à travers le babil des moineaux joyeux, on distingue le crépitement des mitrailleuses « , et la Commune de Paris commençait son agonie qui allait se terminer 18 jours plus tard dans le bain de sang des Communards

Et puis, il y a eu le 10 mai 1981 et l’élection de François Mitterrand. Enfin les partis de gauche accédaient au pouvoir après plus de 20 années d’hégémonie sans partage de la droite.

Et comment oublier ce moment suspendu où c’est finalement l’effigie de Miterrand qui est apparue dans les « étranges lucarnes » .

Oh ! bien sûr nous connaissons la suite avec son arsenal de renoncements et de déceptions (les déçus du socialisme…). C’était déjà le résultat inéluctable du « en même temps » qui finit toujours par pencher du côté des puissances de l’argent.

Mais quand même cette victoire c’était celle de mai 1968, des luttes émancipatrices et des mouvements sociaux. Et c’est Mitterrand qui a instauré la retraite à 60 ans, l’abolition de la peine de mort et d’autres grands progrès sociétaux dans la lignée du CNR de 1945.

A l’heure où tous ces acquis sont battus en brèches au nom d’un soit disant réalisme économique qui n’est qu’un écran de fumée pour tenter d’occulter la frénésie de profits des grands groupes industriels et de leurs actionnaires, dont Mr Macron est le représentant zélé, il est bon de se remémorer de tels moments passés et de souhaiter que d’autres moments dignes de celui-là reviennent bientôt.

Et pour conclure, voici une longue réflexion de François Ruffin sur les temps présents qui mérite le détour:

Le gentil Ruffin contre le méchant Mélenchon?

« On ne sort, paraît-il, d’après le cardinal de Retz, de l’ambiguïté qu’à son propre détriment. »

Je ne suis pas sûr.

Un peu de clarté ne nuit pas toujours.
Depuis que je m’assagis, depuis que L’Obs et Libé font leur Une sur ma pomme, j’ai pas mal de nouveaux amis. De la « deuxième gauche », on dira. Des anciens sympathisants socialistes, voire des ex-ministres, tant mieux, je prends. J’entends monter la petite musique du « gentil Ruffin » contre le « méchant Mélenchon », chez des éditorialistes qui n’étaient pas acquis. Ces sympathies, il ne s’agit pas de les rejeter : avoir plein de copains, c’est bien. Mais je ne veux pas les décevoir, qu’ils se trompent de canasson : car si j’ai changé, c’est vrai, dans mon expression, je varie peu dans mes convictions. Il s’agit, surtout, de ne pas tromper les Français sur le chemin, la ligne de crête, que je m’efforce de tracer, pour la gauche, pour notre pays.

***

J’ai lancé mon journal Fakir, il y a 23 ans, en 1999, sous la « gauche plurielle », donc. Ma région avait déjà subi la fuite du textile, des milliers d’emplois détruits, les licenciements en série. C’était l’ambiance de mon enfance, la toile de fond du Courrier picard sous la « Génération Mitterrand ». Mais voilà que, en cette fin des années 90, voilà que suivait une deuxième lame : Magnetti-Marelli, Honeywell, Yoplait, Lee Cooper, Whirlpool…

Quelle était la réponse du gouvernement Jospin – pour qui, bien sûr, j’avais voté ? Aucune, pas plus que durant la décennie d’avant. Ce furent « l’Etat ne peut pas tout », les élargissements européens à l’est validés, le mot « ouvrier » même plus prononcé, l’industrie qui appartient au passé, avec de la compassion pour les damnés de la mondialisation : des « plans de reclassement », des « promesses de formation », des « cellules de revitalisation »… Ce choix politique d’alors relevait de l’abandon : la gauche lâchait, sapait sa propre base sociale. Qui s’effritait.

Chez moi, à Amiens, le quartier Nord, adossé à la Zone industrielle, né pour en héberger les travailleurs, se délitait. Les immigrés et leurs enfants, bien souvent, étaient les premiers frappés, écartés d’un « marché du travail » qui se resserrait. J’accompagnais des hommes dans la tournée des boîtes d’intérim, à la recherche d’une mission de caristes. Et je voyais les femmes se tourner vers les « emplois de services » : aides à domicile, assistantes maternelles, femmes de ménage…

Je me souviens d’un tract, sur Whirlpool, que je distribuais à Amiens lors d’une « réderie », les vide-greniers de chez nous : « T’inquiète pas mon gars, m’avait répondu un mec popu, Jean-Marie va nous régler tout ça ! » Le 21 avril 2002 ne m’a pas surpris. Depuis ma Picardie, je l’avais un peu senti.

A-t-il au moins servi d’électrochoc ? Non, aucunement. Dans l’entre-deux tours, des manifs allaient clamant « F comme fasciste, N comme nazi », et je participais sans ardeur à ce rite expiatoire. Mais la gauche, c’est-à-dire à l’époque son cœur – le Parti socialiste -, revisitait-elle ses erreurs ? Révisait-elle son cap ? Non. Il fallait, au contraire, se montrer toujours plus « moderne », nier les délocalisations, ou les minimiser, oublier les travailleurs, n’évoquer au mieux que les « pauvres », les « exclus », reprendre les refrains de la droite, flexibilité compétitivité, les aménager d’une pincée de social, voire d’« Europe sociale », se débarrasser des « archaïsmes du marxisme ». Contre cette pente, je publiais un réquisitoire « La Guerre des classes ».

Le Traité constitutionnel européen fut, pour moi, en 2005, une grande campagne, un moment de vérité. Enfin, une vraie question était posée aux Français : pour ou contre « la libre circulation des capitaux et des marchandises, y compris avec les pays tiers » ? Pour ou contre « la concurrence libre et non faussée » ? Malgré l’unanimité, ou quasi, des grands médias, des grands patrons, des grands partis, la question fut tranchée avec netteté : 55 % de non, bien davantage dans un coin comme le mien. Et près de 80 % des ouvriers opposés. Malgré ce vote clair, un an plus tard, au Congrès de Versailles, la majorité des parlementaires socialistes validaient le traité de Lisbonne. Rien ne les ferait dévier.

L’expérience Hollande ne fit qu’enfoncer le clou. La signature du pacte Sarkozy-Merkel à peine passé l’été, le Crédit impôt compétitivité emploi, un cadeau à vingt milliards d’euros sans condition, l’accord national interprofessionnel pour « plus de souplesse » dans l’emploi, le retour du travail le dimanche, la Grèce abandonnée face à Berlin et au FMI, Florange trahi, et chez moi les Goodyear aussi… Durant la « Loi travail », au cours de Nuit debout, je prêtais serment : « Nous ne voterons plus PS. »

Que ce Parti socialiste ait porté, dans ses bagages, puis sur les fonts baptismaux, Emmanuel Macron, c’était logique. C’était dans sa logique de décomposition.

Je ne suis pas là pour refaire le procès : l’histoire a jugé, les urnes aussi. Je veux bien, même, avec clémence, avec plus d’indulgence que dans mes jeunes années, concéder des avancées, pas seulement sociétales (la peine de mort abolie, le Pacs instauré, puis le mariage gay) mais aussi sociales (RMI, CMU, emplois-jeunes, 35h à la rigueur). Mais pour l’essentiel, c’est le long cheminement du renoncement.

Et à côté, dans la foulée du 29 mai, une autre gauche est re-née. Jusqu’alors, je votais, pour les cocos ou pour les écolos, pour Besancenot ou pour Bové, j’ai un peu tout fait, mais pour des candidatures rarement remboursées, et qui ne pèseraient guère sur notre destin commun. Ma frustration, mes convictions ont trouvé un débouché : Jean-Luc Mélenchon, que je ne connaissais pas. Je l’ai rencontré au Sénat, comme reporter, quelques jours avant qu’il ne quitte le PS. Nous avons déjeuné ensemble, et au milieu du brouhaha d’une brasserie, je lui ai recommandé L’Illusion économique, d’Emmanuel Todd (sur la nécessité, politique aussi, d’un protectionnisme) et Comment les riches détruisent la planète, d’Hervé Kempf (sur le lien, profond, entre social et écologie). J’ai assisté à la conférence de presse où il a lancé le Parti de Gauche, et j’ai appris. C’était la première fois, en entendant un homme politique, que j’avais le sentiment d’apprendre. Puis, comme compagnon de route, jamais encarté, avec toujours ma liberté, j’ai accompagné le Front de gauche, participant à toutes les universités d’été, offrant des arguments, sur le partage de la valeur ajoutée, sur le retour de l’industrie, mes intuitions sur un monde du travail blessé, délaissé. J’ai suivi ses trois campagnes, 2012, 2017, 2022, où avec son immense talent, « L’Insoumis » a sorti la gauche de l’ornière, a rendu nos idées majoritaires – sinon dans le pays, ça reste à faire, du moins dans notre camp.

Voilà le parcours qui m’a formé, forgé, longtemps solitaire, puis qui s’est trouvé des frères. Voilà ma filiation, qui part de la Grande Révolution de 1789, qui passe par Lamartine et la tragédie de 48, par Vallès et la Commune, par Jaurès bien sûr et la naissance du socialisme, par Blum et le Front populaire, le Conseil national de la Résistance, Mai 68, Mai 1981 que je fais mien, jusqu’à la coupure de 1983, « nous ouvrons une parenthèse » comme l’énonce alors Lionel Jospin, et le fil qui se renoue avec Jean-Luc : lui avec d’autres, mais plus haut que d’autres, a porté le flambeau qu’il nous passe aujourd’hui, « Faites mieux », jusqu’à réunir toute la famille, toutes les familles, communistes, écologistes, socialistes, derrière une même bannière.

***

Pourquoi revenir sur ce passé ? Parce que nous en héritons, parce qu’il n’y a pas de table rase. Parce que je préfère avancer avec clarté, sans ambiguïté. Parce que, aux hommes et aux femmes de bonne volonté qui, ces temps-ci, me trouvent quelques charmes, je veux le dire : il ne s’agit pas seulement, aujourd’hui, de rompre avec Emmanuel Macron, ce serait facile tant il est détesté. Pas même, uniquement, avec le mandat Hollande, déjà aux oubliettes. Mais notre devoir, c’est bel et bien de « fermer la parenthèse » ouverte il y a quarante années, d’en finir avec des dogmes usés.

C’est une nécessité.
C’est une nécessité pour reconquérir une confiance populaire.
C’est une nécessité pour remettre sur pied notre pays.
C’est une nécessité pour la planète.
Car que produit la concurrence partout, la concurrence sur l’énergie, les transports, l’agriculture, la concurrence entre les travailleurs, les territoires, les agricultures, la concurrence jusqu’à la lie et la folie ? Il en ressort le chaos, le désordre, un hôpital en lambeaux, des prix de l’électricité qui font du yoyo, le rail qui déraille, une école pilier de la République qui recrute ses enseignants en job-dating, bref, tout qui devient instable. Qu’apporte le libre-échange étendu à tous les continents ? La recherche du moindre coût, social, fiscal, environnemental. Qu’engendre la compétitivité comme boussole ? Les biens communs écrasés par les égoïsmes. Chaque jour, cette doctrine, qui a dominé notre époque, qui a régné de Chicago à Bruxelles, cette doctrine ne se montre pas seulement impuissante à résoudre les crises, à commencer par la plus terrible des crises, la crise climatique, pire : chaque jour, cette doctrine creuse notre tombe.
Contre ce fanatisme du marché, les esprits ordinaires se sont révoltés, depuis un bail déjà. Non par « idéologie », mais parce qu’ils en sont affectés, très concrètement, côté emploi, dans leurs salaires et leurs horaires, dans leurs contrats précaires, mais dans leur vie quotidienne aussi, de la naissance (avec la maternité de la sous-préfecture qui a fermé) jusqu’à la vieillesse (comment payer l’Ehpad à la mamie qui souffre d’Alzheimer ?) en passant par mille anomalies (les services publics tout en numérique, le courrier postal qui devient « e-lettre rouge »). Le sens commun renâcle devant ces innovations, perçues comme des dégradations, des aberrations et pour le dire comme Gramsci, « nous vivons un temps de détachement de l’idéologie dominante ».

Des réponses se font jour, sans rien de révolutionnaires, plutôt de décence et de bon sens : c’est un libre-échange que l’on tempère, que l’on modère, sans autarcie aucune, mais avec des barrières douanières, des taxes aux frontières, selon les industries que l’on veut protéger ou faire renaître ici. C’est un travail que l’on ne flexibilise plus, mais à qui on offre statuts et de revenus, des droits associés, garanties de dignité. Ce sont des secteurs placés hors marché, hors concurrence, la santé, l’éducation, le logement en partie, l’accès à l’énergie. C’est une fiscalité juste, « que les gros paient gros et que les petits paient petits », qu’on cesse d’alléger les impôts pour les firmes, pour les grandes fortunes, tandis qu’on les alourdit, la TVA et impôts locaux, pour les modestes. Que l’Etat revienne aux manettes, et pas seulement pour distribuer des aides, des aumônes, des subventions, mais pour piloter les grandes transformations, l’impérative transition.
Voilà, en gros, qui ferait consensus.
Comme slogan, j’entends évoquer « la gauche du faire », et je suis pour. Je suis pour que nous recensions les bonnes initiatives des maires, que leurs expériences nourrissent notre imaginaire, que nous soyons attachés à changer un peu la vie des gens, au plus près, au plus concret. Mais si ce « faire » ne s’appuie pas, en parallèle, sur une « pensée » (sur la monnaie, sur le commerce, sur le marché, etc.), cette non-pensée, cette impensée, signifiera, en vérité, une acceptation de l’ordre économique établi. Et alors, cette « gauche du faire » ne fera pas grand-chose, elle n’ira pas loin, elle n’essaiera pas pour de bon.
Elle ira d’autant moins loin que jamais elle ne sera élue, qu’elle se hissera péniblement, au mieux, aux 5 % : les temps réclament de vrais changements.

Voilà sur le fond, et c’est, en gros, dans la continuité des positions de Jean-Luc Mélenchon.

Maintenant, il y a le ton.

A sa naissance, sortant du ventre de sa mère, un bébé pleure et crie : c’est signe de vitalité. Ce moment, nous l’avons franchi : à dix-sept députés insoumis, avec bruits et humeurs, nous avons existé.
Depuis, des choses se sont modifiées.

A gauche, le centre de gravité s’est clairement déplacé : à la présidentielle, Jean-Luc l’a largement emporté, à gauche, sur tous les autres candidats. Les Insoumis disposent, avec 75 parlementaires, au sein de la Nupes, du groupe le plus important. C’est autour de L’Avenir en commun, le programme insoumis, que s’est bâtie l’alliance des élections législatives. De quoi calmer, sinon éteindre, la « bataille pour le leadership ».

Surtout, une intuition : l’état d’esprit du pays. C’est bien sûr toujours de la psychologie au doigt mouillé, une question de pifomètre : mais les Français me semblent fatigués. Fatigués par les années Covid, guerre en Ukraine, inflation. Fatigués par les querelles, les polémiques à jets continus. Fatigués par l’indécence, par l’arrogance, par l’agitation du forcené de l’Elysée. Ils souhaitent de la paix, qu’on leur fiche la paix. Et le mouvement sur les retraites, si puissant, me paraît habité moins par un désir d’insurrection que de tranquillité, de sécurité, de protection. Il nous faut rassurer, je crois. Rassurer, face à un Macron qui inquiète. Rassurer sur l’ordre que nous allons ramener, dans la santé, dans l’éducation, dans les factures d’électricité, dans les porte-monnaie.

Rien ne sert de répéter « radicalité » à chaque phrase : soyons-le, avec sérénité, avec d’autant plus de force tranquille que nous avons pour nous l’évidence. Qui, aujourd’hui, veut plus de concurrence, de mondialisation, de compétitivité ? Plus personne. C’est fini. Leur monde est mort, même s’il court encore.

***

Jupiter, on a déjà donné.

Il n’y aura pas de Messie, pas de super-héros qui viendra, avec ses petits bras musclés et son magnifique cerveau, qui viendra relever la France. Il y faut une équipe, des forces organisées, et au-delà les milliers, les millions de bonnes volontés. Mais enfin, à ma place, voilà donc le chemin que je nous propose de tracer, sur le fond et dans le ton.

Est-ce le bon ?

Peut-on ainsi l’emporter, gagner une majorité de Français ?

Parviendra-t-on au bout de ce marathon ?

Y sont les bienvenus, en tout cas, tous les compagnons, la gauche dans toutes ses traditions.

Le 1er Mai fait le plein !

N’en déplaise à Macron et Darmanin, après 3 mois et 11 journées d’actions, ils étaient toujours aussi nombreux et nombreuses et unies dans les rues de Strasbourg à manifester et à ruer dans les brancard contre ce pouvoir son inepte réforme des retraites et sa politique inégalitaire !

Et voici de « dangereux gauchistes » (pour Darmanin…) qui rappellent que la République est née de la Révolution populaire de 1789.

Vive la Rue !

RIP !, RIP !, RIP ! Hourra !

Mr Macron dit regretter de ne pas s’être assez investi ni de n’avoir su convaincre les Français de la nécessité de sa réforme des retraites.
Et bien chiche ! avec le RIP qui est proposé, voilà un moyen qui devrait laisser le temps à Macron pour expliquer aux Français qui n’ont pas encore bien compris le pourquoi et le comment de sa réforme des retraites et pour obtenir leur adhésion à cette réforme. Ou de revoir sa copie dans un sens moins inégalitaire.
Et dans le respect démocratique de la volonté majoritaire des Français.

Bon, il lui faudra d’abord convaincre le Conseil Constitutionnel de valider ce RIP, mais ça devrait quand même lui être accessible ! Ou alors il lui faudra se poser de sérieuses questions pour une remise à niveau de ses compétences.

Vues d’en haut ….

Vues d’en haut les inégalités ne sont pas spécialement un problème, comme dirait Bruno Lemaire lui qui au mois d’août s’est fait applaudir devant un parterre du MEDEF en affirmant qu’il ne savait pas ce que c’était qu’un super profit (d’autres en Europe au même moment le savaient, mais cet aveuglement est sûrement une spécificité française ou bien Lemaire, Macron et consort préféraient regarder ailleurs…).
Et c’est ce que manifestement se disaient notre cher président et son gouvernement, très hors sol et décalés comme disent les syndicalistes.
C’est ce qu’ils se disaient tant que la France d’en Bas restait à sa place, marnait et se taisait.

Les Français comme tous les peuples de cette planète ne craignent ni les épreuves ni les efforts mais leur confiance n’est pas un du et doit se gagner. La cécité volontaire, les non-dits, les promesses non tenues et les mensonges manifestes ont miné inexorablement la confiance, creusé les fractures et attisé la colère. Et de fait, Macron et son équipe n’ont décidément rien appris et rien compris des crises qui traversent notre pays, de la crise des Gilets Jaunes ou de la crise de l’Hôpital entr’autres.

Et il a fallu que la France d’en Bas se mette à manifester et à re-manifester pour que soudain notre cher président fasse semblant d’ouvrir un peu les yeux et consente à parler, du bout des lèvres vraiment comme si ça l’écorchait, de l’aspiration à la réduction des inégalités, sûrement par calcul en comptant ainsi faire passer l’orage.
Devant le fronde montante, lui qui a infligé avec toute l’arrogance et le mépris propre à cette France qui se croit d’en Haut, une fin de non recevoir à l’intersyndicale qui lui avait demandé une audience, consent à demander très tardivement à les rencontrer… mais pour parler d’autre chose que des motifs de la grève !

Et c’est bien son tour de recevoir sa claque, de la part de l’intersyndicale qui a très logiquement refusé de le rencontrer !

Vive la journée d’actions du 28 mars et à bas la réforme !

Journée d’actions contre le recul de l’âge de départ à la retraite – 8ième !

Aujourd’hui ce sont les vrais, les acharnés, les indéracinables, les magnifiques qui se sont rencontrés dans la rue pour crier pacifiquement et résolument leur colère, leur ras le bol et leur espoir pour une société qui fera la part belle à celles et ceux qui par leur intelligence et leur énergie (pas nucléaire…) produisent les richesses que d’autres aujourd’hui pillent et s’accaparent sans vergogne.

Macron c’est toujours plus d’inégalités avec des les profits toujours plus juteux pour les actionnaires et des fins de mois toujours plus difficiles pour de plus en plus de salariés, de petits artisans et de petits exploitants agricoles.

Voici un petit florilège de la manifestation de Strasbourg:

Pour une retraite décente et au bon âge !

Alors que ce déroule aujourd’hui une nouvelle journée d’actions syndicale pour dire non à la retraite à 64 ans, il est légitime de se poser la question « quel est le bon âge pour la retraite ? et aussi qu’est ce qu’une retraite décente ? »

Évidemment, la réponse aux deux questions est « ça dépend… » me direz vous ! Ah oui, d’accord, mais ça dépend de quoi alors ?

Pour l’âge, ça dépend de l’état de santé des personnes et de la pénibilité et des conditions de travail, et aussi et sûrement avant tout du sens donné du travail effectué.

Et puis, il faut se rendre à l’évidence, à partir de la cinquantaine pour toute personne et même avec des disparités même pour les personnes les plus en forme, la capacité et la performance au travail ne sera plus ce qu’elle a pu être et le sera de moins en moins. Comme dans les autres domaines de la vie. C’est manifeste dans les travaux les plus physiques (en sport, on ne demande plus à un senior d’être un champion) mais c’est aussi le cas pour les taches moins éprouvantes physiquement mais malgré cela pénibles nerveusement ou psychologiquement. Si vous ne comprenez pas, demander par exemple aux infirmières, aux employé(e)s en EHPAD, aux caissières de super marché ou aux enseignants. Pendant l’épidémie de COVID, ces métiers ont souvent été loués et cités en exemple et il serait juste de ne pas les oublier.

Et dans notre société obsédée par la productivité, quel sera le sort de ces travailleurs plus âgés encore qu’aujourd’hui et le monde du travail est-il prêt à leur faire une place ? Aujourd’hui pour une personne de plus de cinquante ans, retrouver du travail ou entamer une reconversion est déjà très difficile et ce sera pire encore demain. La conséquence demain comme aujourd’hui sera une dégradation inexorable du niveau des retraites versées, et davantage pour les travailleurs aux emplois les plus précaires.

Le montant global moyen versé mensuellement aux retraités par le régime général (source https://www.statistiques-recherches.cnav.fr/) est fin 2022 de… 800 €uros. Sans ressources complémentaires, essayez avec ce montant de vivre dignement, de vous loger, de vous chauffer, de vous nourrir, de vous soigner et de vous distraire un minimum ! essayez !

Les syndicats ont bien sûr cent fois raison de s’opposer à ce gouvernement et à un nouveau recul de l’âge de la retraite qui n’aboutirait qu’à une accentuation des inégalités déjà insupportables en France, ce même gouvernement qui dans la bouche de Mr Bruno Lemaire affirmait ne pas savoir ce qu’était un super profit !

Et vive la grève !

De l’usage de la démocratie par Mr Macron.

Pour justifier la réforme des retraites, Mr Macron depuis l’Espagne a tenu un raisonnement d’une logique plutôt simpliste et manipulatrice.

Puisqu’il a été élu, dit-il, et que la réforme des retraites était dans son programme, cette réforme a donc été approuvée par la majorité des Français et doit donc être appliquée.

Ce qu’il oublie volontairement de dire c’est que sa réélection réelle s’est appuyée sur bien des voix d’électeurs qui étaient et sont toujours défavorables au recul de l’age de départ à la retraite et qui n’ont voté pour lui que parce qu’ils ont voulu faire barrage à l’extrême droite représentée, hélas, au second tour par Marine Le Pen.

Si Macron était si sûr de lui, pourquoi lui et son gouvernement ne lance-t-il un référendum d’initiative populaire pour faire approuver cette réforme ? En fait le souhait de Macron est bien d’imposer de force cette réforme, contre l’avis de la majorité des habitants de ce pays. Sous ses airs modernistes, Mr Macron s’avère de plus en plus être comme un personnage froid, réactionnaire, méprisant et hautain ainsi que comme un vulgaire manipulateur de l’opinion publique.

Les retraites, les super profits et l’immigration.

Pour le RN (ou FN) tout problème a une solution, toujours la même, chasser les immigrés et les laisser crever ici ou ailleurs. Et pour le financement des retraites, évidemment, leur refrain éternel revient puisqu’il suffit selon ce parti de prendre l’argent de l’immigration pour l’attribuer aux retraites des travailleurs, français évidemment.

Évidemment le RN n’a pas un mot sur les inégalités et sur les écarts gigantesques de revenus et reste aussi muet que Macron quand OXFAM déclare que taxer de 2% les très hauts revenus permet de résoudre le problème du financement des retraites.

Finalement le RN n’a qu’une obsession c’est l’immigration. Et quand il parle de justice sociale, ce n’est que pour tenter de dresser les populations défavorisées de ce pays contre des populations encore plus défavorisées et pour les détourner des vrais solutions.

Le FN est l’allié objectif des classes privilégiées et de ses représentants, dont bien sûr en premier lieu Macron qui a été réélu grâce Le Pen.

Ce n’est rien de le dire ….

Très bonne année 2023 !

Avec une pensée particulière pour les femmes battues à mort, pour les ukrainiens bombardés, pour les migrants rejetés, pour les chômeurs méprisés, pour les salariés sous payés, pour…

Avec appréhension devant les inégalités qui explosent, devant l’obscurantisme et l’intolérance qui s’étalent, devant les risques nucléaires et les risques climatiques croissants.

Véran contre le droit de grève ?

Enfin, non dit-il. Bien sûr il dit respecter le droit grève, mais …

Ah ! oui , c’est toujours pareil, il veut bien du droit de grève mais pas pendant les fêtes. Il veut bien du droit de grève mais à la condition que ça ne gène personne (enfin si que ça gène les grévistes, lui ça ne le gène pas). Aujourd’hui de façon opportuniste il vient parler de service public pour critiquer la grève alors qu’hier il le pourfendait au nom de la rentabilité. Il veut bien du droit de grève mais à la condition que les grévistes soient sages, qu’ils ne mettent pas en péril l’activité économique, bref qu’ils restent invisibles.

Et que ce soit un collectif, une association ou un syndicat qui soit à l’initiative de la grève ne change rien aux causes de la grève. Les contrôleurs SNCF ont raison de se manifester puisque ça fait des mois que la direction de la SNCF reste sourde à leur demande principale de revalorisation de leur plan de carrière.

Et bizarrement pendant tous ces mois, Mr Véran n’a rien trouvé à redire à cette situation et l’a laissée dégénérer avec les résultats que l’on voit aujourd’hui.