Voici les Colonnes de la Création magnifiquement photographiées par le télescope spatial James-Webb récemment mis en orbite.
Les Colonnes de la Création sont un nuage de poussières et de gaz interstellaires situé à quelques 7000 années lumière de notre bonne vieille terre et d’une taille de l’ordre de 50 à 70 années lumière.
Il est difficile de se représenter de telles mesures; par exemple le soleil est situé à seulement 8,3 minutes-lumière soit tout de même quelques 150 million de kilomètres, ce qui reste pourtant peu de choses comparé aux distances évoquées ci-dessus.
En comparaison, avec ses 40 000 km de circonférence, notre terre n’est guère plus volumineuse qu’une crotte de mouche (excusez la comparaison..). Et pourtant, ils se trouvent sur terre des tas de cons pour revendiquer la propriété soit disant stratégique qui d’un ilot comme en Mer de Chine, qui d’un territoire comme à l’est de l’Ukraine, et j’en passe. Et on peut mesurer toute la dérision de nos revendications identitaires par rapport à des populations situées à des distances inexprimables à l’échelle cosmique.
Il serait donc probablement très profitable que chacun, et certains plus que d’autres, commence ses journées en se remémorant ces éléments cosmiques très élémentaires pour mieux relativiser nos préoccupations si terre à terre.
La très catho « Manif pour Tous » à saveur vichyssoise se tait et préfère regarder ailleurs.
Après celle des violences conjugales, la réalité cruement dévoilée par le rapport Sauvé a balayé les images d’Epinal d’une famille nucléique aux valeurs normatives, traditionalistes, moralistes, idéalistes, simplistes, virginales et mythiques ! même pas l’image d’un homme et d’une femme, sûrement trop sexuée, non juste celle d’un papa et d’une maman, et avec des auréoles sur la tête ! Très clean, très purs, très bons sentiments, comme un homme d’église quoi !
Nos sentiments, de l’altruisme à la cruauté, échappent à toutes normes et à toutes règles.
La seule réalité, c’est que chacun, face à lui-même d’abord, construit ou détruit sa liberté et sa vérité avec ses semblables. Ainsi le Bien et le Mal existent, mais nul ne sait où ni quand.
Les enfants se nourrissent affectivement de cette vérité et de cette liberté que leur apportent ou non les adultes en général et leurs parents en particulier .
Et là, peu importe s’il s’agit d’un homme, d’une femme, de deux femmes, de deux hommes ou d’un homme et une femme.
Imaginez donc, ici un gorille (et un juge), et là un marchand de paratonnerre (enfin, surtout son épouse), et puis ailleurs une escalope (oui, ça rime avec salope) et encore une cane (de Jeanne mais ça rime avec rien…) et aussi un Auvergnat généreux (si, si !), un chasseur de papillon à la jambe légère et à l’œil polisson avec Cendrillon filant sa quenouille et, fatalement, avec l’amour et son aiguillon (et des nuages porteurs de chagrin) , enfin de quoi nous faire tous monter au ciel et même au septième ciel !
Ah Georges ! tes chansons et tes musiques sont magiques et à force de les écouter, de les chanter en cœur avec les copains, et plus tard avec mes enfants, je les saurait toujours par cœur. Et la nique à l’Alzheimer !
Et puis, quand elle me mettra la main sur l’épaule et que du ciel et de la terre il me faudra faire mon deuil, je serai moins triste en sachant que là-haut je pourrai retrouver les copains d’abord puisque, coquin de sort, ton trou dans l’eau ne s’est toujours pas refermé !
Georges Brassens est né il y a 100 ans à Sète, le 22 octobre 1921. Et depuis le 29 octobre 1981, ce cher Georges propose aux baigneuses sa tombe en guise de paravent et même ne refuse pas qu’une ondine vienne de temps en temps gentiment y sommeiller avec moins que rien de costume…
Plusieurs sculptures géantes de Bruno Catalano ont été visibles à Arcachon jusqu’au 1er octobre aujourd’hui passé. Celle sur la photo s’appelle « Benoit », et a été inspirée par un de ses amis.
Dans son roman publié en 2016, Nathacha Appanah nous amène dans une ile de la France d’Outre Mer, l’île de Mayotte, île de l’archipel des Comores perdue dans l’Océan Indien au large de Madagascar, une petite île avec son bidonville géant qui draine la misère avec la violence et la corruption dans des kwassas-kwassas venus depuis les îles voisines de l’archipel devenues indépendantes et abandonnées et qui sont depuis devenues un des états les plus pauvres du monde.
Avec Nathacha Appanah, la misère et le violence ne sont ni anonymes ni désincarnées. Dans son roman, Moïse et Bruce nous envahissent, nous y immergent , deux êtres si semblables « la même taille, la même forme du crâne, les mêmes lèvres charnues », et aussi la même couleur, les mêmes origines et enfin le même destin, finalement.
Moïse est apporté par la mer à bord d’un kwassas-kwassas; il est abandonné par sa mère parce qu’il aurait le mauvais œil, puis il est volé à son destin de clandestin par une muzungu, une « étrangère », Marie qui l’adopte illégalement. Il perd Marie trop tôt décédée et devient Mo la Cicatrice, enfant des rues, et retombe malgré lui dans sa destinée sous l’emprise de Bruce qui le soumet et l’écrase mais qu’à son tour il va réussir à dominer physiquement et qu’il va tuer pour s’en délivrer et peut être aussi pour le délivrer. Mo la Cicatrice redevient alors Moïse pour quelques heures seulement. Mais pour conserver sa liberté reconquise, il se jettera dans la mer par où il est arrivé et où il disparaît à jamais.
Bruce, son vrais nom c’est Ismaël Saïd. Son père voulait pour Ismaël un bel avenir: « mon père prie pour que j’aille loin que je traverse les mers que je porte un costume une cravate et que je parle bien français…. ». Mais ce n’était pas le destin d’Ismaël. A peine adolescent, parce qu’il ne réussit pas à être ce que son père voulait qu’il soit, il entre en conflit avec son père puis avec toute sa famille. Il devient rapidement Bruce, ado des rues, qui vit de rapines et de trafics. Dans cette jungle des rues, Bruce s’impose peu à peu, Bruce devient le « chef » de Gaza, quartier « défavorisé » de Kawesi. Enfermé dans son conflit avec son père, à la fois complice et piégé dans son rôle de chef de Gaza, Bruce est assoiffé de domination, il est violent,violeur, brutal et sadique.
Mayotte du quartier (Kaweni dans la ville de Mamoudzou)
« Gaza c’est un bidonville, c’est un ghetto, un dépotoir,un gouffre, une favela, c’est un immense camp de clandestins à ciel ouvert,… ». Gaza, c’est la putréfaction avancée de l’esclavage, puis du colonialisme, puis du néocolonialisme, en Afrique comme ailleurs. Gaza fabrique les Bruce.
Nathacha Appanah invite le lecteur à habiter ces personnages, à vivre tous les instants de leur vie, de leurs fuites, de leurs luttes, à penser comme eux, à ressentir leurs plaisirs et leurs souffrances.
Ce livre est donc paru en 2016. Aujourd’hui lorsque l’on consulte les actualités de l’île de Mayotte, on constate qu’il ne se passe pas de semaines sans agressions souvent mortelles. Les bidonvilles détruits ici réapparaissent là. Les kwassas-kwassas partent toujours des Comores voisines et s’ils ne disparaissent en mer apportent inlassablement de nouveaux migrants qui n’en finissent pas de tenter de fuir le dénuement et la misère.
C’est d’une belle BD dont il s’agit, dessinée et écrite par deux virtuose, Pascal Bresson et Syvain Dorange. Cette BD est publiée par les éditions « La Boîte à Bulles ». A acheter et à lire absolument !
Dans cette BD, il y a des animaux, des chiens et des chats et une famille sur laquelle pèse l’histoire.
Cette histoire débute le 30 septembre septembre 1943 à Nice où en pleine nuit la sinistre gestapo effectue une rafle de plus dans l’immeuble où habite la famille de Serge Karsfeld alors enfant. Son père se sacrifie et cache aux nazis la présence dans l’appartement de son épouse et des deux enfants. Son père périra en déportation.
Serge, sa sœur et sa mère cachés dans une armoire ne sont pas découverts et réussissent à échapper à la gestapo. Ils n’oublieront jamais ce jour.
Bien après Serge a grandi, mais n’oublie pas. Le 11 mai 1960, Serge et Beate se rencontrent. Beate est allemande et l’histoire de la famille de Serge et de son père la révolte, comme la révolte l’impunité de nombreux criminels nazis dans la République Fédérale Allemande. Serge et Beate vont s’unir. Ils vont faire de la dénonciation des criminels nazis le combat de leur vie.
Et ce combat débute e en plein congrès de la CDU par une gifle magistrale le 7 novembre 1968 assénée par Beate au chancelier Kiesenger, ancien nazi notoire.
Plus rien ne les arrêtera, ni les menaces, ni les insultes, ni les emprisonnements, ni même les attentats. Leur lutte pour la vérité historique et pour que justice soit rendue à tous les déportés juifs, résistants, tziganes, homosexuels ne cessera plus.
Après une traque de plus de 10 ans, le 5 février 1983, après une intervention du président François Mitterrand, Beate et Serge obtienne que le tortionnaire Klaus Barbie soit expulsé de Bolivie vers la Guyane Française où il est immédiatement arrêté, emprisonné puis rapatrié en France. Son procès en mai 1987 aboutira à sa condamnation à la réclusion à perpétuité. Il finira ses jours au fond d’une prison.
Le 8 octobre 1997 c’est le collabo Maurice Papon ancien haut fonctionnaire de Vichy dont ils obtiennent la condamnation à 10 ans de prison pour son rôle dans l’arrestation de nombreux juifs et communistes dans la région de Bordeaux.
Toute leur histoire se résume à cela: la vérité et la justice. Pour tous les déportés, pour les victimes de la Shoa, pour les enfants juifs déportés et assassinés.