Une année 2008 qui se termine comme une fin définitive, comme un adieu.
Et d’abord un adieu à celles et ceux, proches de nous, qui sont partis trop nombreux pour toujours, emportant définitivement leur part de douleurs et de joies secrètes à jamais échappées à nos coeurs si peu attentifs.
Et puis, ce coup de tonnerre, cet effondrement, dans un paysage lourd et noir de cynismes et d’iniquités, que d’autres se sont aveuglés jusqu’au bout à voir serein et pur, avec cette déflagration destructrice qui n’en finit pas de se propager de pertes en pertes, de faillites en faillites, de plans sociaux en plans sociaux.
Fin 2008 – fin des illusions. Les chantres de l’ultra libéralisme ont fait leurs compte et ont viré de bord, et nous ressassant du rôle – i n d i s p e n s a b l e – à présent de la puissance publique, …pour sauver ce qui peut l’être des privilèges de ce système, avec leur morale néo-pétainiste ou staliniste, comme on voudra.
Et les rêves de fraternités et de justice sont loins, l’heure est aux comptes, des reconduites à la frontières et des charters remplis d’immigrés de pays ruinés par la cupidité des mêmes qui les expulsent à présent.
Je vous propose donc cette petite histoire (que j’ai découverte avec intérêt sur le bureau de mon responsable il ya une dizaine d’années), pour se retrouver, se ressourcer, pour oublier cette fin d’année, comme une invitation à douter, des logiques bassement comptables et simplistes:
LES GROS CAILLOUX (ou petite histoire àméditer)
Un jour, un vieux professeur de l’école nationaled’administration publique (ENAP) fut engagé pour donner uneformation sur la planification efficace de son temps à un grouped’une quinzaine de dirigeants de grosses compagnies nord-américaines.Ce cours constituait l’un des cinq ateliers de leur journée deformation.
Le vieux prof n’avait donc qu’une heure pourpasser sa matière.
Debout, devant ce groupe d’élite (quiétait prêt à noter ce que l’expert allait enseigner), le vieuxprof les regarda un à un, lentement, puis leur dit:
« Nousallons réaliser une expérience ».
De dessous la tablequi les séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immensepot Mason d’un gallon qu’il posa directement en face de lui. Ensuite,il sortit environ une douzaine de cailloux à peu près gros commedes balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans legros pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu’au bord et qu’il futimpossible d’y ajouter un caillou de plus il leva lentement les yeuxvers ses élèves leur demanda:
« Est-ce que ce pot est plein? »– Tous répondirent: »Oui«
Il attendit quelques seconde etajouta: »Vraiment? » Alors, il se pencha de nouveauet sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avecminutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassalégèrement le pot. Les morceaux de gravier s’infiltrèrent entreles cailloux jusqu’au fond du pot.
Le vieux prof leva à nouveauxles yeux vers son auditoire et demanda:
« Est-ce que le potest plein?’. – Cette fois, ses brillants élève commençaient àcomprendre son manège. L’un d’eux répondit: « Probablementpas!«
Bien! répondit le vieux prof. Il se penchaet cette fois, sortit de sous la table une chaudière de sable. Avecattention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir lesespaces entre les gros cailloux et le gravier. Encore une fois, ildemanda:
« Est-ce le pot est plein? ». – Cette fois, sanshésiter et en coeur, les brillants élèvesrépondirent: »Non! ».
« Bien! » répondit levieux prof. Et comme s’y attendaient ses prestigieux élèves,il prit le pichet d’eau qui était sur la table et remplit le potjusqu’à bord. Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe etdemanda:
« Quelle grande vérité nousdémontre cette expérience? » – Pas fou, le plus audacieux desélèves, songea au sujet de ce cours, répondit: « Celadémontre que même lorsqu’on croit que notre agenda est complètementrempli, si on le veut vraiment, on peut ajouter plus de rendez-vous,plus de choses à faire ».
« Non répondit leprof, ce n’est pas cela! » La grande vérité que nous démontrecette expérience est la suivante: « Si on ne met pas les groscailloux en premier dans le pot, on pourra jamais les faire entrertous, ensuite ». Il y eut un profond silence, chacun prenantconscience de l’évidence de ces propos.
Le vieux prof leurdit alors: « Quels sont les gros cailloux dans votre vie? -Votre santé ? Votre famille ? Vos ami(e)s ? Réaliser vos rêves? Faire ce que vous aimez ? Apprendre ? »
Ce qu’il faut retenir,c’est l’importance de mettre ses GROS CAILLOUX en premier dans sa vie,sinon on risque de ne pas réussir sa vie. Si on donne priorité auxpeccadilles (le gravier, le sable), on remplira sa vie de peccadilleset on n’aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer auxéléments importants de sa vie ».
Alors n’oubliez pas devous poser à vous-même la question: « Quels sontles GROS CAILLOUX DANS MA VIE ? » – Ensuite, mettez-les enpremier
D’un geste amical de la main, le vieuxprofesseur salua son auditoire et lentement quitta la salle…«