Imaginez donc, ici un gorille (et un juge), et là un marchand de paratonnerre (enfin, surtout son épouse), et puis ailleurs une escalope (oui, ça rime avec salope) et encore une cane (de Jeanne mais ça rime avec rien…) et aussi un Auvergnat généreux (si, si !), un chasseur de papillon à la jambe légère et à l’œil polisson avec Cendrillon filant sa quenouille et, fatalement, avec l’amour et son aiguillon (et des nuages porteurs de chagrin) , enfin de quoi nous faire tous monter au ciel et même au septième ciel !
Ah Georges ! tes chansons et tes musiques sont magiques et à force de les écouter, de les chanter en cœur avec les copains, et plus tard avec mes enfants, je les saurait toujours par cœur. Et la nique à l’Alzheimer !
Et puis, quand elle me mettra la main sur l’épaule et que du ciel et de la terre il me faudra faire mon deuil, je serai moins triste en sachant que là-haut je pourrai retrouver les copains d’abord puisque, coquin de sort, ton trou dans l’eau ne s’est toujours pas refermé !
Georges Brassens est né il y a 100 ans à Sète, le 22 octobre 1921. Et depuis le 29 octobre 1981, ce cher Georges propose aux baigneuses sa tombe en guise de paravent et même ne refuse pas qu’une ondine vienne de temps en temps gentiment y sommeiller avec moins que rien de costume…
Dans son roman publié en 2016, Nathacha Appanah nous amène dans une ile de la France d’Outre Mer, l’île de Mayotte, île de l’archipel des Comores perdue dans l’Océan Indien au large de Madagascar, une petite île avec son bidonville géant qui draine la misère avec la violence et la corruption dans des kwassas-kwassas venus depuis les îles voisines de l’archipel devenues indépendantes et abandonnées et qui sont depuis devenues un des états les plus pauvres du monde.
Avec Nathacha Appanah, la misère et le violence ne sont ni anonymes ni désincarnées. Dans son roman, Moïse et Bruce nous envahissent, nous y immergent , deux êtres si semblables « la même taille, la même forme du crâne, les mêmes lèvres charnues », et aussi la même couleur, les mêmes origines et enfin le même destin, finalement.
Moïse est apporté par la mer à bord d’un kwassas-kwassas; il est abandonné par sa mère parce qu’il aurait le mauvais œil, puis il est volé à son destin de clandestin par une muzungu, une « étrangère », Marie qui l’adopte illégalement. Il perd Marie trop tôt décédée et devient Mo la Cicatrice, enfant des rues, et retombe malgré lui dans sa destinée sous l’emprise de Bruce qui le soumet et l’écrase mais qu’à son tour il va réussir à dominer physiquement et qu’il va tuer pour s’en délivrer et peut être aussi pour le délivrer. Mo la Cicatrice redevient alors Moïse pour quelques heures seulement. Mais pour conserver sa liberté reconquise, il se jettera dans la mer par où il est arrivé et où il disparaît à jamais.
Bruce, son vrais nom c’est Ismaël Saïd. Son père voulait pour Ismaël un bel avenir: « mon père prie pour que j’aille loin que je traverse les mers que je porte un costume une cravate et que je parle bien français…. ». Mais ce n’était pas le destin d’Ismaël. A peine adolescent, parce qu’il ne réussit pas à être ce que son père voulait qu’il soit, il entre en conflit avec son père puis avec toute sa famille. Il devient rapidement Bruce, ado des rues, qui vit de rapines et de trafics. Dans cette jungle des rues, Bruce s’impose peu à peu, Bruce devient le « chef » de Gaza, quartier « défavorisé » de Kawesi. Enfermé dans son conflit avec son père, à la fois complice et piégé dans son rôle de chef de Gaza, Bruce est assoiffé de domination, il est violent,violeur, brutal et sadique.
Mayotte du quartier (Kaweni dans la ville de Mamoudzou)
« Gaza c’est un bidonville, c’est un ghetto, un dépotoir,un gouffre, une favela, c’est un immense camp de clandestins à ciel ouvert,… ». Gaza, c’est la putréfaction avancée de l’esclavage, puis du colonialisme, puis du néocolonialisme, en Afrique comme ailleurs. Gaza fabrique les Bruce.
Nathacha Appanah invite le lecteur à habiter ces personnages, à vivre tous les instants de leur vie, de leurs fuites, de leurs luttes, à penser comme eux, à ressentir leurs plaisirs et leurs souffrances.
Ce livre est donc paru en 2016. Aujourd’hui lorsque l’on consulte les actualités de l’île de Mayotte, on constate qu’il ne se passe pas de semaines sans agressions souvent mortelles. Les bidonvilles détruits ici réapparaissent là. Les kwassas-kwassas partent toujours des Comores voisines et s’ils ne disparaissent en mer apportent inlassablement de nouveaux migrants qui n’en finissent pas de tenter de fuir le dénuement et la misère.
De tout, il resta trois choses: la certitude que tout était en train de commencer, la certitude qu’il fallait continuer, la certitude que cela serait interrompu avant que d’être terminé. Faire de l’interruption un nouveau chemin, faire de la chute un pas de danse, faire de la peur un escalier, du rêve, un pont, de la recherche… une rencontre.
Extrait de « O encontro marcado », 1956 – Fernando Sabino, poète et journaliste brésilien.
En remerciant Gaëtan Roussel pour cette belle citation à la fin de son concert dans Open Stage sur Arte TV.
Comme un lundi, ça va ça vient. Comme dit Gaël Faye.
Comme nous le précise Wikipedia, Gaël Faye est un auteur-compositeur-interprète, rappeur franco-rwandais, né le 6 août 1982 à Bujumbura au Burundi, et également un écrivain. Ah tiens, voilà qui est moins courant, un rappeur écrivain, de quoi suscité ma curiosité ! Et quand j’ai trouvé ce livre (le titre est « Petit Pays ») sur les rayonnages de la médiathèque, je me suis empressé de l’emprunter et de le lire.
Bujumbura est une ville africaine, capitale du Burundi, pays situé sur les berges du lac Tanganyka et voisin du Rwanda. Cette proximité explique les violences inter ethniques et les troubles politiques qui ont fortement perturbé ce pays en 1996, peu de temps après le génocide rwandais en 1994.
Sa mère est origine du Rwanda et son père est français; et c’est ce qui a très probablement sauvé la vie de Gaël Faye lorsqu’il a pu être rapatrié avec sa soeur en France en 1996. Son père qui était resté au Burundi a été assassiné peu de temps après.
Le livre de Gaël Faye raconte sa vie là-bas, l’enfance dans un pays presque de rêve puis la plongée dans l’enfer total à l’adolescence.
Une phrase le résume: « On vivait dans une atmosphère étrange, ni paix ni guerre. Les valeurs auxquelles nous étions habituées n’avaient plus cours. L’insécurité était devenue une sensation aussi banale que la faim, la soif ou la chaleur. La fureur et le sang côtoyaient nos gestes quotidiens. »
Des jours et des nuits où le sang a neigé dans l’âme de ce pays.
Découvert par hasard, voici un chanteur remarquable et authentique, au parcours, au style et surtout à la voix si originale !
Voici un court extrait….
Actuellement, Arte Concert (à retrouver sur ARTE ) nous offre un concert de Asaf Avidan enregistré dans un haut lieu de la musique rock française et mondiale, le château d’Hérouville dans l’ouest parisien.
A l’heure virale, pas de panique, il nous vous reste la culture.
A l’heure virale, il y a Flèche Love et Flèche Love nous offre une respiration musicale humainement profonde, ample et sincère.
Elle nous offre l’oubli lumineux dans ses rythmes de lenteurs et de suppliques. Et soudain elle nous crie le soleil de ses vibrations rauques et graves.
Flèche Love danse et vit dans sa musique et dans ses mots comme des arabesques sur sa peau.
Fleche Love, de son vrais nom Amina Cadelli, est une artiste féministe suisse d’origine berbère.
Ecoutez, écoutez la, c’est magnifique ! et soyez ailleurs !
Völklingen est une ville industrielle proche de Sarrebruck dans laquelle peut se visiter une ancienne usine sidérurgique la Völklinger Hütte datant de la fin du 19ième siècle et qui a fonctionné jusqu’en à 1986.
Il reste un site exceptionnel inscrit au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1994 dans lequel on peut retrouver la cokerie, la salle des mélanges, les hauts fourneaux bien sûr et aussi les wagonnés et le plan incliné sur lequel ils étaient tractés pour être ensuite déchargés dans les hauts fourneaux avant de repartir dans leur course infernale.
Ici, c’est le règne du métal et de la brique !
Un lieu où les hommes furent enchaînés et exploités et où certains trouvèrent la mort, mais où ils étaient fiers de ce qu’ils étaient capables de faire et de produire.
Anémone, c’est tellement d’éclats de rire dans nos cœurs et dans nos têtes. Et voilà qu’elle est morte, et tous nos éclats de rire s’éteignent d’un coup…
Merde, elle avait pas le droit !
Maigre consolation: qu’est ce qu’ils vont se marrer maintenant au paradis et aux enfers !
Le Carnaval de Saverne est une belle occasion partagée avec bien d’autres photographes de faire quelques belles photos en profitant des magnifiques costumes présentés par les nombreux participants.
Malgré une météo bien défavorable, nous avons pu nous retrouver au Cloître de l’église des Récollets où les plus belles photos ont été faites.
C’était hier à une heure et demi de Strasbourg avec une ambiance zen et décontractée à laquelle une météo éténale n’est pas tout à fait étrangère.
2a visite de l’exposition « Mikene » au Musée Badischen de Karlsruhe a été une pure merveille pour tous celles et ceux que les civilisations oubliées fascinent, le Minoens jusqu’au 14 ième siècle avant JC, puis les Mycéniens jusqu’au 12 ième siècle avant JC.
Les objets présentés tels que…
le masque d’Agammenon
une timbale en or gravée avec des dauphinsun casque mycénien fabriqué à partir de dents de sanglier.et des tablettes gravées en Linéaire B…
et bien d’autres, et la reconstitution d’un palais mycénien plus de 3000 ans après, constitue un ensemble prodigieux !