« Tropique de la Violence »

Dans son roman publié en 2016, Nathacha Appanah nous amène dans une ile de la France d’Outre Mer, l’île de Mayotte, île de l’archipel des Comores perdue dans l’Océan Indien au large de Madagascar, une petite île avec son bidonville géant qui draine la misère avec la violence et la corruption dans des kwassas-kwassas venus depuis les îles voisines de l’archipel devenues indépendantes et abandonnées et qui sont depuis devenues un des états les plus pauvres du monde.

Avec Nathacha Appanah, la misère et le violence ne sont ni anonymes ni désincarnées. Dans son roman, Moïse et Bruce nous envahissent, nous y immergent , deux êtres si semblables « la même taille, la même forme du crâne, les mêmes lèvres charnues », et aussi la même couleur, les mêmes origines et enfin le même destin, finalement.

Moïse est apporté par la mer à bord d’un kwassas-kwassas; il est abandonné par sa mère parce qu’il aurait le mauvais œil, puis il est volé à son destin de clandestin par une muzungu, une « étrangère », Marie qui l’adopte illégalement. Il perd Marie trop tôt décédée et devient Mo la Cicatrice, enfant des rues, et retombe malgré lui dans sa destinée sous l’emprise de Bruce qui le soumet et l’écrase mais qu’à son tour il va réussir à dominer physiquement et qu’il va tuer pour s’en délivrer et peut être aussi pour le délivrer. Mo la Cicatrice redevient alors Moïse pour quelques heures seulement. Mais pour conserver sa liberté reconquise, il se jettera dans la mer par où il est arrivé et où il disparaît à jamais.

Bruce, son vrais nom c’est Ismaël Saïd. Son père voulait pour Ismaël un bel avenir: « mon père prie pour que j’aille loin que je traverse les mers que je porte un costume une cravate et que je parle bien français…. ». Mais ce n’était pas le destin d’Ismaël. A peine adolescent, parce qu’il ne réussit pas à être ce que son père voulait qu’il soit, il entre en conflit avec son père puis avec toute sa famille. Il devient rapidement Bruce, ado des rues, qui vit de rapines et de trafics. Dans cette jungle des rues, Bruce s’impose peu à peu, Bruce devient le « chef » de Gaza, quartier « défavorisé » de Kawesi. Enfermé dans son conflit avec son père, à la fois complice et piégé dans son rôle de chef de Gaza, Bruce est assoiffé de domination, il est violent,violeur, brutal et sadique.

« Gaza c’est un bidonville, c’est un ghetto, un dépotoir,un gouffre, une favela, c’est un immense camp de clandestins à ciel ouvert,… ». Gaza, c’est la putréfaction avancée de l’esclavage, puis du colonialisme, puis du néocolonialisme, en Afrique comme ailleurs. Gaza fabrique les Bruce.

Nathacha Appanah invite le lecteur à habiter ces personnages, à vivre tous les instants de leur vie, de leurs fuites, de leurs luttes, à penser comme eux, à ressentir leurs plaisirs et leurs souffrances.

Ce livre est donc paru en 2016. Aujourd’hui lorsque l’on consulte les actualités de l’île de Mayotte, on constate qu’il ne se passe pas de semaines sans agressions souvent mortelles. Les bidonvilles détruits ici réapparaissent là. Les kwassas-kwassas partent toujours des Comores voisines et s’ils ne disparaissent en mer apportent inlassablement de nouveaux migrants qui n’en finissent pas de tenter de fuir le dénuement et la misère.

Deux cons sur orbite !

Pour moi, ce double « exploit » fait écho à ce que chante Bernard Lavilliers à propos des cons : « sur d’autres galaxies y a déjà des émules… ». Et bien même dans l’espace il n’est pas besoin d’aller aussi loin

Dans cette course à la connerie, Jeff Bezos a rejoint fissa Richard Branson et il parait évident que ces deux là avaient déjà sur la question de sérieuses dispositions.


Quand on y pense, c’est quand même triste qu’ils soient déjà revenus sur terre et pour qu’on respire mieux, ce serait tellement bien qu’ils allaient se faire voir ailleurs.

D’ailleurs leur route n’est t-elle pas toute tracée : d’abord la Lune, puis Mars et ensuite en route pour Proxima du Centaure et bye bye !





L’arrogance virale !

Le masque est tombé, Jupiter a donc parlé. A défaut de foudroyer le virus, le voilà sonnant la charge avec une élégance pachydermique contre… les pauvres mortels dont le seul tort est d’être encore aujourd’hui dans le doute.

Je n’ai pas attendu l’autorisation de Jupiter pour me vacciner et je l’ai fait dès que je l’ai pu. Et je suis convaincu qu’il vaut mieux pour chacun d’être vacciné contre le covid, même bien sûr si rien n’est absolument certain.

Je suis convaincu, et d’autres ne le sont pas. A qui la faute ? La conviction des autres ça se gagne, par la force de la persuasion, par l’intelligence, par l’information et par la patience. Pas par l’arrogance de l’autoritarisme, de la contrainte et de la menace.

Dans les Dentelles de Montmirail.

Les Dentelles de Montmirail sont une suite d’escarpements rocheux non loin de Carpentras, à proximité du mont Ventoux, entre Vaison la Romaine et Beaumes de Venise et qui surplombent les villages viticoles tels que Gigondas ou Vacqueyras que l’on ne présente plus.

Et si d’aventure quelqu’un passait dans la région ce serait une erreur de ne pas en profiter pour s’intéresser à cette petite chaîne de montagne. Plusieurs circuits de randonnées avec des niveaux des difficultés diversifiés offrent la possibilité de les découvrir soit à pied soit en VTT.

Voici donc une balade plutôt tranquille de 12 km pour 570 mètres de dénivelés au départ du village de Lafare qui nous a permis de découvrir cet arrière pays plein d’authenticité entre vignes et rocailles et agrémenté en cette saison de buissons de genêts en fleurs.

Mais plus que des beaux discours voici quelques photos pour mieux s’en faire une idée.

Une bien belle histoire !…

C’est d’une belle BD dont il s’agit, dessinée et écrite par deux virtuose, Pascal Bresson et Syvain Dorange. Cette BD est publiée par les éditions « La Boîte à Bulles ». A acheter et à lire absolument !

Dans cette BD, il y a des animaux, des chiens et des chats et une famille sur laquelle pèse l’histoire.

Cette histoire débute le 30 septembre septembre 1943 à Nice où en pleine nuit la sinistre gestapo effectue une rafle de plus dans l’immeuble où habite la famille de Serge Karsfeld alors enfant. Son père se sacrifie et cache aux nazis la présence dans l’appartement de son épouse et des deux enfants. Son père périra en déportation.

Serge, sa sœur et sa mère cachés dans une armoire ne sont pas découverts et réussissent à échapper à la gestapo. Ils n’oublieront jamais ce jour.

Bien après Serge a grandi, mais n’oublie pas. Le 11 mai 1960, Serge et Beate se rencontrent. Beate est allemande et l’histoire de la famille de Serge et de son père la révolte, comme la révolte l’impunité de nombreux criminels nazis dans la République Fédérale Allemande. Serge et Beate vont s’unir. Ils vont faire de la dénonciation des criminels nazis le combat de leur vie.

Et ce combat débute e en plein congrès de la CDU par une gifle magistrale le 7 novembre 1968 assénée par Beate au chancelier Kiesenger, ancien nazi notoire.

Plus rien ne les arrêtera, ni les menaces, ni les insultes, ni les emprisonnements, ni même les attentats. Leur lutte pour la vérité historique et pour que justice soit rendue à tous les déportés juifs, résistants, tziganes, homosexuels ne cessera plus.

Après une traque de plus de 10 ans, le 5 février 1983, après une intervention du président François Mitterrand, Beate et Serge obtienne que le tortionnaire Klaus Barbie soit expulsé de Bolivie vers la Guyane Française où il est immédiatement arrêté, emprisonné puis rapatrié en France. Son procès en mai 1987 aboutira à sa condamnation à la réclusion à perpétuité. Il finira ses jours au fond d’une prison.

Le 8 octobre 1997 c’est le collabo Maurice Papon ancien haut fonctionnaire de Vichy dont ils obtiennent la condamnation à 10 ans de prison pour son rôle dans l’arrestation de nombreux juifs et communistes dans la région de Bordeaux.

Toute leur histoire se résume à cela: la vérité et la justice. Pour tous les déportés, pour les victimes de la Shoa, pour les enfants juifs déportés et assassinés.

Le 10 mai 1981, 40 années… !

Pour toute une génération qui a vécu les événements du mois de mai 1968, le 10 mai 1981 reste un moment fabuleux et qui mérite toujours d’être salué.

Ceci dit, le 10 mai 1981 est pourtant un jour de bascule qui a marqué pour nombre d’entre nous, à la fois la fin du retour au réel avec la mort définitive des utopies portées par 1968 et également l’espoir de concrétisation des idées portées par les événements de 1968. Et de cet oxymore ont découlé toutes les incompréhensions et toutes les déceptions des années qui vont suivre et qui vont aboutir au naufrage de la Gauche Française de 1995.

Les besoins et les attentes de la jeunesse et d’une partie importante de la population ouvrière et salariée étaient immenses, en particulier pour une meilleure reconnaissance sociale et bien sûr pour une meilleure répartition des richesses produites. Et on ne doit pas oublier les réformes emblématiques menées pendant cette période comme l’abolition de la peine de mort, les 39 heures, la 5ième semaine de congés, la libération de l’information, la retraite à 60 ans, etc…

Bien sûr, il y a matière à discussions et on en connaît bien aujourd’hui les résultats à longs termes en particulier en matière économique et sociale: tout cela n’a pas empêché le renforcement de la logique financière, le désengagement et l’appauvrissement des services publics, la précarisation accentuée et généralisée de la société et toujours plus d’inégalités, etc…

La Gauche ne sait plus se définir aujourd’hui que dans le plus grand diviseur commun et forcément dans l’échec politique assuré. Elle est aujourd’hui en miettes politiquement et moralement, avec l’exception des Hauts de France où un rassemblement sous les couleurs de l’écologie ouvre de bien faibles perspectives.

Marine et les félons fêlés.

On est sonné, abasourdi, KO.

Une femme a été assassinée sauvagement et lâchement par un homme corrompu et sans humanité. Ce crime en trop comme trop d’autres a couvert notre âme de ténèbres glauques.

Comme pour Bernard, comme pour le lieutenant-colonel Beltrame, comme pour le père Hamel, comme pour Samuel, comme …, comme …,comme …, notre seul salut reste le recueillement, la compassion et le deuil pour cette femme, pour ses enfants, pour sa famille, pour ses amis et pour toutes celles et ceux qui l’ont côtoyée.

Loin, très loin de toute idée de stigmatisation, de vengeance, notre esprit doit resté Juste et Droit comme celles et ceux qui aux heures encore plus noires ont su au péril de leur vie rester justes et ont sauvé de la déportation et des chambres à gaz ceux que la gestapo pourchassait sans pitié.

La mouvance d’extrême droite s’agite et appelle par la voix de pseudo généraux mis en retraite à un sursaut contre l’ « antiracisme » coupable de « vouloir créer une haine entre communautés » ou contre les « hordes des banlieues » forcément « islamistes ».

Merci à Thibaut Poirot, professeur d’histoire, d’attirer notre attention :

Je vous prie sincèrement de bien faire attention aux « généraux » signataires d’une tribune-torchon. Bande bien connue en « 2e section »/radiés/en retraite. Cela ne rend pas leur tribune moins infâme, mais ce serait bien de ne pas en faire les représentants de tous les militaires.

Mme Le Pen retrouve pour l’occasion ses réflexes « naturels » et s’est bien sûr dépêchée d’apporter son soutient à l’initiative de ces vieux militaires et à leur déclaration, et les appellent même à la rejoindre. Et la soit-disant dédiabolisation de Mme Le Pen et du RN apparaît clairement comme un écran de fumée, comme un leurre ou un rictus grimaçant.

L’antiracisme et la tolérance font partie des valeurs humaines fondamentales indispensables à l’épanouissement de toute société. Notre pays est aujourd’hui bien plus menacé par les obscurantismes religieux ou politiques dans lesquels se complaisent tous les adversaires de la démocratie et de la république.