Il est encore temps, allez voter !

Oui, c’est vrais, aujourd’hui, ce sont les élections régionales. La campagne électorale endeuillée par le terrorisme est restée très discrète. Et en soit l’importance de cette élection peut paraître limitée.
Oui mais. Mais cette élection a pris un tour crucial puisque dans plusieurs régions le parti d’extrême droite xénophobe, raciste et rétrograde est en position pour arriver en tête.
Un an après Charlie, c’est tout simplement pas possible ! Voir Mme Le Pen présidente de région, c’est trahir la mémoire de ceux de Charlie qui sont tombés en janvier dernier, Cabu, Wolinsky, Benard Maris, Tignous et tous les autres. Tous, s’ils étaient là aujourd’hui, vous le diraient avec plus de force.
C’est aussi trahir Lassana Bathily, le héros de l’Hyper Cacher dont nous ne devons pas oublié les mots si simples et si forts:

«Les gens me prennent pour un héros, je ne suis pas un héros. Je suis Lassana, je resterai moi-même (…) Mon cœur a parlé et m’a fait agir. Ce n’est pas une question de communauté, de telle ou telle religion».

Alors, pensez à lui, faites comme lui, restez vous même ! et votez avec votre coeur !

Occident.

Occident, fondé en 1964, était un mouvement politique français d’extrême droite. Dissous le 31 octobre 1968. Occident se réfère alors volontiers à l’écrivain Robert Brasillach (fusillé en 1945 pour collaborationnisme), se montre ouvertement raciste, célèbre les vertus du « sang » (« Le sang obsédera toujours l’esprit humain, sang mystique du Christ, sang biologique de la fécondation, sang commun à tous les peuples d’Europe » écrit Occident université, n° 6, 5 mars 1965), exalte l’« ethnie française ».
 
Dans les parole que Mme Morano a tenu tout récemment se retrouve peu ou prou les mêmes thèmes :  » Nous sommes un pays judéo-chrétien – le général de Gaulle le disait –, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères. J’ai envie que la France reste la France. »
On lira avantageusement le réponse faite par un prof aux propos de Mme MORANO:
 

LETTRE OUVERTE À NADINE MORANO
Nicolas Huguenin·dimanche 27 septembre 2015
Madame,
Je n’ai pas regardé votre prestation télévisuelle hier soir. Je sortais d’un concert où de magnifiques artistes avaient interprété des œuvres de Liszt, de Brahms et de Chopin, et, après tant de beauté sonore, l’idée de vous entendre débiter vos âneries avec une voix de poissonnière lepénisée me répugnait légèrement. Non, complètement, en fait. Mais ce matin, j’ai quand même pris sur moi et j’ai regardé huit (longues) minutes de votre intervention. Et permettez-moi de vous dire, madame, que la maladie dont vous souffrez – dite « maladie de la bouillie de la tête » – vous fait dire n’importe quoi.
Vous parlez de « race blanche » et de religion, en associant l’une et l’autre. Passons sur le fait que la « race blanche » n’existe pas, et que plus personne n’en parle depuis que les derniers théoriciens nationaux-socialistes ont été pendus à Nuremberg. Mais associer une religion à une couleur de peau, là, il fallait le faire ! Les Albanais sont blancs et musulmans. Desmond Tutu est noir et chrétien. Le pays musulman le plus peuplé du monde est l’Indonésie, habitée par… des jaunes. Ah, c’est compliqué, hein ! D’ailleurs, si on ne peut pas changer de couleur de peau, à part Mickael Jackson, on peut toujours sans modifier son teint abandonner une religion ou en changer. Tenez, moi j’ai renoncé à la mienne et je ne suis pas devenu transparent pour autant – sauf quand j’essaie de draguer un grand brun aux yeux bleus dans un bar gay, mais ceci est une autre histoire. Et, au passage, en affirmant que la France est « de race blanche », vous laissez entendre que la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion et Mayotte, ce n’est pas la France. C’est bien les patriotes en peau de lapin d’extrême-droite, ça ! Ça nous rebat les oreilles avec la France, mais ça raye de la carte cinq départements d’un coup.
Vous expliquez ensuite que la France a une identité judéo-chrétienne. Et là, pour une fois, vous n’êtes pas allée assez loin – sans doute parce que vous ne connaissez pas mieux l’histoire de la France que sa géographie. Non, madame, la France n’est pas judéo-chrétienne. Elle est catholique. Et elle l’est parce que, pendant mille trois cents ans, on n’a pas permis aux Français d’être autre chose. Juifs, cathares, vaudois et protestants le savent bien. Entre 496, date à laquelle Clovis a (selon la formule célèbre) embrassé le culte de son épouse, et 1790-1791, date à laquelle on s’est résolu à considérer les juifs et les protestants comme des citoyens à part entière, la religion n’a pas été une affaire de choix personnel. Ni même collectif. Les Français n’ont pas voulu être catholiques. Ils ont été contraints de l’être. Ce que les libéraux appellent « la concurrence libre et non faussée » n’est appliquée, en matière de religion, que depuis deux siècles. Le chevalier de la Barre était déjà mort. Jean Calas aussi. Et tous ceux qu’on avait massacrés au nom de Dieu, avant eux ; rançonnés par Philippe Auguste, marqués de la rouelle par Saint Louis, expulsés du royaume par Philippe le Bel, massacrés par toutes sortes de croisés, immolés par l’Inquisition, trucidés par Charles IX, pourchassés par les dragons de Louis XIV… Au passage, je trouve parfaitement dégueulasse votre tentative minable de récupérer les Juifs et les protestants pour alimenter votre petit commerce de la haine. Quand on sait ce qu’ils ont subi en France pendant des siècles… Il fallait une sacrée persévérance pour ne pas être catholique en France, alors. Heureusement, ce n’est plus le cas. Et moi, contrairement à vous, je m’en réjouis. En laissant les Français librement choisir leur religion, ou choisir de ne pas en avoir, on a des surprises. Et alors ? Cela porte un beau nom, madame Morano. Cela s’appelle la liberté de conscience.
Et c’est enfin la troisième et dernière remarque que je voulais vous faire, madame. Vous vous plaignez que, dans certains quartiers, on ne célèbre plus que 5 baptêmes, là où il s’en célébrait 250 il y a encore quelques décennies. Mais la faute à qui ? Aux musulmans, qui « envahissent » nos villes, ou aux catholiques, qui renoncent à l’être et n’obligent plus leurs enfants à fréquenter le catéchisme ? Et vous ne vous demandez pas pourquoi l’Église faisait fuir les fidèles ? Non ? Vraiment, vous n’avez pas une petite idée ? Ne serait-ce pas, je ne sais pas, moi, par exemple, parce qu’elle condamne encore les femmes qui prennent la pilule, et les hommes qui emploient un préservatif ? Ou parce qu’il est devenu insupportable d’affirmer, comme le font certains évêques, qu’une femme violée qui avorte est plus coupable que son violeur ? Ou parce que ça commence à se savoir, que certains curés tripotent les enfants de choeur dans les sacristies ? Ou parce que répéter que le mariage est un sacrement indissoluble, dans un pays où un tiers des couples divorcent, ça fait un peu “ringard” ? Ou parce que le double discours d’une Église riche à milliards en faveur des pauvres n’est plus tout à fait pris au sérieux ? Ou, tout simplement, parce que la foi, dans notre monde moderne, n’apporte plus de réponses suffisantes aux masses ? Et d’ailleurs, rassurez-vous, les catholiques ne sont pas les seuls concernés. Tenez, je vous parie que, dans deux ou trois générations, les musulmans de France ne mettront pas plus souvent les pieds dans une mosquée que moi dans une église… ou que vous dans une bibliothèque. C’est dire… Déjà, un tiers d’entre eux ne fait plus le ramadan.
Tout cela pour vous dire, madame, que votre vision d’une France réduite à ses seuls habitants « de souche » est non seulement insupportable moralement, mais aussi sacrément dépassée. Et que votre peur panique de tout changement, de toute modernité, est pathétique. Et presque risible. « Nous avons éteint dans le ciel des lumières qu’on ne rallumera plus », disait le député René Viviani en 1906. Et ce n’est pas en allumant les feux d’une guerre civile que vous ferez croire aux électeurs que vous brillez, madame. Tout le monde le sait : vous n’êtes pas une lumière.

 
Alors ? Mme Morano en défenseur de l’Occident crétin ?

J'aime pas le porc !

Je n’irai pas à la cantine à Dijon parce que j’aime pas le porc (enfin, quoique, une belle tranche de sauciflar ou de jambon avec des corniches, mmh.. mais stop, faut pas rêver de ça à la cantine à Dijon ou ailleurs), et puis c’est pas bon pour la santé d’en manger souvent et, à la cantine à Dijon, à la rentrée, quand ce sera porc, ce sera porc ou porc, et rien d’autres.
lol alors, comme dirait l’autre.
Moi j’aime bien choisir, porc ou poisson, porc ou poulet ou merguez ou choux fleur, ou veau ou… tiens, des brocolis ! à oui, ça c’est drôlement bon, les brocolis !
C’est vrais ça, on peut quand même être végétarien aussi, et puis musulman ou catho pratiquant le carême ou le ramadan (enfin plutôt l’inverse), et puis aussi agnostique et végétarien (je trouve que ça va bien ensemble, et puis ça a l’air profond…).
Mais voilà à Dijon, rien de tout ça, ou alors faut pas que ça se voit. C’est République et Marseillaise, point ! Et la République aime bien le porc, c’est bien connu. Bon, d’accord, la moutarde et le porc ça va bien ensemble, mais pas que. La moutarde ça va vachement bien avec le poisson ou le lapin ou l’agneau et aussi avec les écrevisses.
Enfin voilà quoi, un peu d’ouverture d’esprit, mede alors ! même à Dijon et avec de la moutarde.
Et puis, hein, le porc français, il a pas fière allure en ce moment les producteurs français s’étranglent à force de serrer les prix pendant que les industriel eux regardent ailleurs; où ? ben tiens, là où c’est moins cher ! et il y a toujours un endroit où c’est moins cher ! et ça c’est pas leur faute qu’ils disent les industriels, même qu’ils les aiment bien les producteurs français, si, si.
 
Enfin voilà, ce sera la crise, encore ! et bientôt, tous les producteurs de porcs du monde seront morts asphyxies (manque de fric) et puis les industriels avec (indigestion de fric) et, à part pour ceux qui pratiquent la chasse à courre, y aura peut être plus de porcs à béqueter, et alors à Dijon ils vont manger quoi hein ?

Le poête a toujours raison…

 

Les enfants des trente glorieuses ont tous un bout de Ferrat dans le cœur.

Ainsi s’est exprimé Daniel, Daniel Mermet pour accompagner une dernière fois son ami Jean. Jean Ferrat est dans l’égal des meilleurs de cette génération de chanteurs, de Brel à Barbara ou à Brassens, de Ferret à Bécaud et d’autres bien sûr.

Son histoire je l’ai découverte avec les années et son père assassiné, déporté par les nazis parce que juif, son espérance jamais trahie ni abandonnée en un monde plus juste et plus humain et son amour immense pour les siens, pour nous tous, pour sa France.

 

Nul ne guérit de son enfance
Sans que je puisse m’en défaire
Le temps met ses jambes à mon cou
Le temps qui part en marche arrière
Me fait sauter sur ses genoux
Mes parents l’été les vacances
Mes frères et sœurs faisant les fous
J’ai dans la bouche l’innocence
Des confitures du mois d’août

Nul ne guérit de son enfance

Les napperons et les ombrelles
Qu’on ouvrait à l’heure du thé
Pour rafraîchir les demoiselles
Roses dans leurs robes d’été
Et moi le nez dans leurs dentelles
Je respirais à contre-jour
Dans le parfum des mirabelles
L’odeur troublante de l’amour

Nul ne guérit de son enfance

Le vent violent de l’histoire
Allait disperser à vau-l’eau
Notre jeunesse dérisoire
Changer nos rires en sanglots
Amour orange amour amer
L’image d’un père évanouie
Qui disparut avec la guerre
Renaît d’une force inouïe

Nul ne guérit de son enfance

Celui qui vient à disparaître
Pourquoi l’a-t-on quitté des yeux
On fait un signe à la fenêtre
Sans savoir que c’est un adieu
Chacun de nous a son histoire
Et dans notre cœur à l’affût
Le va-et-vient de la mémoire
Ouvre et déchire ce qu’il fût

Nul ne guérit de son enfance
Belle cruelle et tendre enfance
Aujourd’hui c’est à tes genoux
Que j’en retrouve l’innocence
Au fil du temps qui se dénoue
Ouvre tes bras ouvre ton âme
Que j’en savoure en toi le goût
Mon amour frais mon amour femme
Le bonheur d’être et le temps doux

Pour me guérir de mon enfance

"L'Horizon de la Catastrophe…"

Voici un extrait de l’émission « Droit de Justice » sur France culture pou un éclairage simple lucide et d’une belle efficacité par Alain SUPIO, illustre inconnu pour moi mais tout de même professeur au Collège de France, de la crise de nos sociétés occidentales minées par un ultra libéralisme de plus en plus complètement débridé.
A écouter et réécouter et à méditer.

La gangrène.

Ou plutôt, il faut dire les gangrènes. C’est, entre autres, les maux dont est atteint ce pays « un peu moisis » (la formule est de Daniel Cohn Bendit).
Comment est il possible que près de la moitié des électeurs ait été à ce point indifférent et n’ai pas pu trouver les quelques minutes nécessaires pour aller voter, négligeant ainsi un de leurs droits fondamentaux dans la démocratie, droit que bien d’autres aimeraient pourvoir exercer ?
Comment un quart de l’électorat qui s’est exprimé dimanche peut il renoncer à toute dignité, à toute culture, à tout progrès, et en être réduit à s’apprêter à donner les clefs à un parti dont l’histoire et les discours et positions successives montrent l’arrogance, la fourberie, le mépris et la nature antinomique aux valeurs humanistes universelles et authentiquement populaires ?
Indifférence et renoncement. On ne sait plus s’il faut parler de gangrènes ou de lèpres.

"Que rentisse encore le glas gras des tueries !"


Des cris, des hurlements, le sang qui gicle, des regards hébétés, des corps qui tombent partout. Le rafales des mitrailleuses, les explosions. La mort partout. L’effroi. L’enfer prémédité, exécuté froidement. Pour qui, pour quoi, pour quel idéal ou quel dieu ? L’irrémédiable, l’amertume, la tristesse, le deuil.
Wolinski, Cabu, Bernard Maris et tous les autres de Charli
Hebdo assassinés, pour rien.
Ceux qui ont fait ça sont des abominables salauds. Je suis en deuil.