Ainsi notre armée guerroie contre l’oppression des peuples du Mali.
Donc bravo, et il ne fait aucun doute que ceux qui ont été chassés par l’intervention française sont bien des oppresseurs tyranniques.
De fait, ces extrémistes intégristes là sont islamiques, mais ils pourraient tout aussi bien être ailleurs, d’une autre croyance et pour d’autres oppressions (anti mariage pour tous).
Mais de grâce, sachons rester discret et modeste vis à vis de ces peuples et de ce pays, au risque de basculer bien vite dans les travers de notre histoire de puissance coloniale que rappellent fortement les scènes largement diffusées sur nos télévisions.
Étiquette : politique
Fin d'ère.
D’une certaine manière, on pourrait se croire à la fin de l’empire romain, c’est à dire dans une vulgaire farce de boulevard.
Après la perte de pouvoir du césar il y a six mois, voici qu’aujourd’hui ses héritiers, successeurs et rivaux, toute honte bue, s’écharpent et se déchirent férocement, s’envoient à la figure accusations et menaces.
Et dire que ceux là voulaient continuer à gouverner !
Il y a François, le challenger favoris, ombrageux, sérieux et moral, et Jean François en embuscade, le vrais et fier de l’être, héritier assumé, au sourire caméléon et très publicitaire, à la courtoisie très féline, de façade façon FN.
Légitimement peut-on se demander aujourd’hui: mais, en définitivement quelles sont donc leurs valeurs authentiques ? ou plutôt leur restent ils encore des valeurs à défendre ?
C’est vrais François parle aujourd’hui de crise morale, de crise de confiance, ce qui est quand même mieux que rien, mais n’est ce pas un peu tardif comme déclaration ? Pour lui cette crise qu’il n’invoque qu’aujourd’hui, n’a-t-elle que son échec personnel pour origine ?
Quant à Jean François, avec sa dégaine de droite extrêmement assumée, il défend sans états d’âme, cette fois becs et ongles, sa victoire à la légitimité pourtant très légitimement contestée.
Quand on pense que ces mêmes promettaient sans rire de moraliser la vie politique française. Et dire que ceux là voulaient continuer à nous gouverner.
C’est bien la fin d’un règne.
Que faire du rapport Gallois ?
Le rapport Gallois sera public lundi avec le plein de recettes pour la « compétitivité des entreprises ». En résumer, ne doutons pas que ce sera bien sûr la baisse des coûts du travail qu’ils soient directs (les salaires, le temps de travail) ou indirects (la sécurité sociale, les charges).
Quand même, en guise de réflexion et pour relativiser ce rapport, voici la conclusion d’une étude de Thomas Piketty professeur du Collège de France (pas vraiment un profil ultra gauche…), exposée le 2 mars 2011 sur Croissance économique et répartition des richesses – Le capitalisme du 21e siècle sera-t-il aussi inégalitaire et instable que celui du 19e ?
:
- Le pire n’est jamais certain (là ça ressemble plutôt à de l’humour noir)
- Mais depuis la chute du Mur on a beaucoup sur-estimé les capacités auto-stabilisatrices de l’économie de marché et du capitalisme, et on refuse toujours de voir les signaux d’alerte
- Sans une puissance publique assez forte pour dompter le capitalisme et le mettre au service de la démocratie, on court le risque d’inégalités aussi fortes que celles du 19e siècle et de déflagrations (les guerres mondiales) aussi terribles que celles du 20e siècle
- Une leçon du passé: la capacité des économistes à justifier l’ordre établi ne connaît pas de limites. (tiens ! il connait peut-être Mr Gallois ?)
Dans son étude, le même professeur écrit également:
Le capitalisme est-il auto-équilibré? Existe-t-il des forces limitant les inégalités et ramenant naturellement les sociétés sur des « sentiers de croissance équilibré »
- Non. Les forces déséquilibrantes peuvent facilement l’emporter. Le système de prix ne connaît ni limite ni morale. Sans une vigoureuse reprise en main par le pouvoir politique, le capitalisme met en péril les valeurs méritocratiques qui sont au fondement de nos démocraties modernes.
Et pour la capacité au système capitaliste de s’autoréguler (la fameuse moralisation du capitalisme chère à Sarko), voilà ce qu’écrit encore la même personne:
Principale leçon du 20e siècle: ce sont les guerres qui ont fait table rase du passé, et qui ont donné l’illusion d’un dépassement du capitalism
- Réduction des inégalités 1914-1945: chocs subis par les patrimoine (destructions, inflation, faillites, politiques anti-capital); rien à voir avec un processus naturel auto-équilibrant à la Kuznets
- L’impôt progressif lui-même est davantage le produit des guerres et du chaos que de la démocratie, ce qui explique sa remise en cause depuis 1980.
Voilà, voilà. Ça fait froid dans le dos mais, autrement dit, la devise du futur du capitalisme serait donc: »plus barbare que moi, tu meurs ». Alors, le rapport Gallois, bof.
ps: pour l’étude complète, c’est ici.
Ramadan, pain au chocolat et racisme anti blanc….
Monsieur Coppé se présente comme un homme calme, affable, posé, souriant, humain, très humain et pas du tout raciste, il nous l’assure.
Mais voila, c’est un homme politique, et plus en pleine bataille politique, vous comprenez. Alors, évidemment, à la guerre c’est comme à la guerre et on rend coup pour coup, au plutôt coup de plus en plus bas pour coup plus ou moins bas.
Nous voila bien revenus six mois en arrière et, pour drainer les voix des ultra droitiers, on racle les bas fonds troubles, on y met les mains avec jouissance et dégoût mêlés, on gratte et on soulève la lie et la boue des tendances nauséabondes des extrémismes toujours sous jacents.
Quitte à y perdre définitivement son âme, mais par temps de crise, quand on n’a pas de vrais solutions à proposer, jusqu’où n’irait-on pas pour une présidence future ?
Let it be !
Mme TAUBIRA est une personne remarquable.
Je l’avais remarquée lorsqu’elle était candidate à une élection présidentielle déjà bien lointaine pour sa prestance, son indépendance et pour la qualité et la justesse de son discours. La retrouver au ministère de la justice a donc été une très bonne surprise.
Elle a toute la volonté nécessaire pour mener une réforme de fond de notre société par son récent projet sur le mariage des personnes de même sexe (ou homosexuelles, oh !) qui soulève les passions (tiens ?) et l’ire de nos traditionalistes les plus flétris et recroquevillés. A bien y réfléchir, il ne s’agit pourtant que d’une reconnaissance de leur existence et de leurs droits, à égalité avec tout autre personne dans ce pays et au delà de toute vindicte et ségrégation.
Chacun vit sa vie avec plus ou moins de bonheur, laissons les vivre la leur comme nous vivons la nôtre, le mieux possible et au grand jour !
Trois mois après, ça urge !
Et oui ça fait bientôt trois mois que l’ancien président a été mis à la retraite, et que le nouveau a pris ces quartiers à l’Élysée. Au niveau com, ça fait du bien, beaucoup de bien: fini le matraquage et le harcèlement agressif et incessant gravitant facilement autour de la sécurité et de l’immigration pour mieux montrer du doigts les boucs émissaires de la crise, les mauvais citoyens (les auvergnats entr’autres, c’est définitivement bien connu !).
Pour autant les temps restent durs, très durs, et de plus en plus durs, surtout pour les salariés. La crise financière, suivant les caprices des marchés spéculateurs, s’approfondit en Europe et dans notre beau pays, au beau milieu de l’été, tous les plans de réduction d’effectifs reportés depuis presque un an pour ne pas gêner la ré élection de qui vous savez, éclatent à présent comme prévu, les élections passées.
Il va falloir dans les prochains mois beaucoup d’ingéniosité, de persévérance et d’opiniâtrement à ce gouvernement pour desserrer l’étau économique et financier et ne pas se renier socialement. Mais ça urge !n
A suivre
Vive la retraite à 60 ans !
On me dira bien sûr que ce n’est qu’un retour très partiel à la retraite à 60 ans, mais tout de même, le décret dont la sortie est imminente devrait atténuer fortement les injustices les plus criantes de la réforme très sarkozienne de 2010, en particulier pour les femmes et pour celles et ceux qui étaient écartés du dispositif carrière longue et qui se retrouvaient en attendre jusqu’à deux ans d’avoir atteint l’age légal alors que ils avaient atteint depuis belle lurette le quota du nombre de trimestres cotisés.
Et puis ce décret ne marque que le début des (vraies) négociations pour une refonte de la réforme des retraites avec, on l’espère, une préoccupation de justice sociale et d’équité dans l’effort demandé à chacun et forcément avec une inéluctable réflexion sur les conditions de travail devenues trop souvent inhumaines dans notre pays.
C'est Hollande !
Le 6 mai 2007 Sarkozy flambait au Fouquet’s avec ses potes du CAC40. Le 6 mai 2012, le voilà grillé pour de bon.
Le ton voulu solennel et humaniste de son discours de fin de quinquennat ne fera oublier à personne les multiples provocations et injustices du personnage, sa démagogie, sa brutale politique du chiffre en matière de sécurité et d’immigration avec une exploitation excessives des moindres faits divers, sa stigmatisation des roms ou des musulmans de France, son mépris pour les syndicats de salariés, la dérive extrême droitière de sa campagne, etc…, etc…
Nous l’oublierons donc vite et avec soulagement. Place au nouveau président, l’homme des Valeurs retrouvées.
Dans deux jours, devinez quoi…
Dans deux jours; devinez quoi ! devinez quoi !
Dans deux jours, il sera temps et tant nécessaire de se souvenir. Et Il sera temps de penser à la retraite de celui qui l’a refusé, il n’y a même pas deux ans, à tant qui qui ont fait tout leur temps et qui l’ont tant mérité leur retraite à 60 ans.
Et même si celui là, il ne l’a pas encore fait tout son temps, tant mieux qu’il y soit mis d’office, à la retraite.
Mais qu'est ce donc que la politique dans cette campagne ?
La politique n’est pas une affaire d’enfant de coeur, parait-il, et son seul objectif serait le pouvoir (au fait, mais pour faire quoi ?). Et pour atteindre cet objectif, tous les moyens sont bons avec comme seule limitation une apparence de respect de la légalité sauve.
Caricature, excès, surenchères, outrances verbales, dénigrements sont les instruments privilégiés de certains candidats dits du peuple dans la volonté de dégrader l’adversaire dans une chasse aux voix cynique et brutale.
Un exemple ? dans le débat sur l’énergie nucléaire, il fallait voir ce soir Mr Coppé brandir sa carte de France des centrales avec bien en caractères bien gris et bien rouges le chiffres de 400 000 emplois qui seraient rayés de la carte si le tout nucléaire était remis en cause. Parce que bien sûr, derrière ces 400 000 emplois, il y a beaucoup d’électeurs à influencer, n’est ce pas ! Ce chiffre est bien sûr une absurdité et n’est qu’une vulgaire caricature des idées défendues par le candidat d’opposition. Réduire la part du nucléaire est d’abord une question de sécurité qui ne sera atteinte lorsque nous en serons sortis. Economiquement, ça a un coût bien sûr et c’est pour cette raison que ça va demander du temps, beaucoup de temps. Mais Mr Coppé devrait se poser ces questions:combien vont coûter les accidents de Tchernobyl et de Fukushima et combien coûterait à la France et à l’Europe un accident nucléaire équivalent à ceux de Tchernobyl ou de Fukushima et combien de ressource et d’emplois seraient alors détruits ?
La chasse cynique aux voix a aussi ses thèmes de prédilection tellement banalisés aujourd’hui comme l’insécurité bien sûr, mais aussi l’immigration en jetant la vindicte sur les immigrés et sur les populations de religion musulmane présentées comme barbares (la viande halal…) et désignés comme responsables et de l’insécurité et du déficit de nos comptes sociaux, sans parler du repli nationaliste exploité et proposé dans une hostilité à l’idée européenne ainsi qu’aux populations du tiers monde (mais pas seulement, pensez aux Roms) présentées comme non civilisées et responsables de notre déclin dans la mondialisation.