la taxe Tobin (James Tobin)

Imaginée en 1972 pour lutter contre la spéculation (déjà !) et depuis restée lettre morte et fortement décriée par… Mr Sarkozy entr’autres, voici que 40 ans plus tard (ça ne rajeunit personne) et très difficile échéance électorale approchant, l’éventualité de cette taxe resurgit en catastrophe de la bouche même de son ancien illustre et roublard pourfendeur comme cadeau (électoral ?) pour cette nouvelle année 2012.
Pour simple rappel, l’idée du très orthodoxe James Tobin était de taxer les transactions financières à un taux très faible de façon à ne pas pénaliser les transactions considérées « normales » ou « honnêtes », et à lutter contre la spéculation basée elle bien sûr sur d’incessantes et énormes transactions en anticipant les fluctuations des marchés.
Mais comme on dit il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, alors moi je dis bravo.. avec quand même une réserve sérieuse sur la profonde sincérité de ce changement d’opinion. Et puis attendons de mesurer la marge qui pourrait bien devenir un gouffre entre déclarations d’intentions affichées et autres effets d’annonces déjà vécus en 2008, et les actes qui restent à venir. D’ailleurs il n’y a qu’à entendre déjà les nombreuses réactions franchement hostiles du monde très influent des affaires et de la finance.
Et il est à parier qu’il n’en restera bientôt plus que l’effet d’annonce et une coquille quasiment vide. Et des promesses bien sûr, mais pour plus tard.

La dette publique expliquée pour les "nuls"…

Pour le commun des mortels (moutons à tondre ?) plutôt…
Enfin une explication simple et non simpliste sur le fonctionnement des mondes financier et monétaire et sur leurs aberrations actuelles.
A voir et à revoir !

Quelle épique époque ou les dindons de la farce.

C’est la crise. On le savait depuis 2008, mais ça s’aggrave.
Voyons, essayons de nous y retrouver !
Crise immobilière d’abord loin d’ici aux US, puis bancaire avec la faillite de Lehman Brothers (on nous a alors affirmé que nous en France on n’était pas concernés !), puis économique avec la récession (et une relance à grand coup de milliards, empruntés bien sûr), puis financière avec les actifs « pourris », puis étatique avec les dettes monstrueuses accumulées (ben voyons après les milliards engloutis pour une relance qui a fait long feu). Et puis , il y a donc eu la crise grecque, état européen le plus surendetté mais suivi de près par d’autres (l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Angleterre, la France aussi, …), devenue aujourd’hui la crise de l’Euro, et aussi de l’Europe.
Mais où se situent donc les responsabilités qui nous ont conduit dans cette dégringolade. Il y a bien sûr et avant tout la rapacité des marchés financiers et spéculatifs (un pléonasme !). On peut aussi parler du dumping social qui a accompagné la mondialisation et qui a lentement mais inexorablement transformé une partie de l’Europe en quasi désert industriel. On peut aussi parler à juste titre de certains archaïsmes coûteux de la société grecque.
Mais il commence aussi à apparaître de plus en plus clairement à travers des déclarations (le président de l’OMC hier sur France Inter) que la situation trouble des finances grecques était à l’évidence bien connue et de très longue date par les banquiers préteurs (dont les banques françaises), mais aussi par les instances européennes (Commissions et Parlement) et donc que les responsabilités sont peut-être beaucoup plus partagées qu’il n’y parait à première vue.
De ce fait, l’annonce par le premier ministre grec de l’organisation d’un référendum sur les récentes décisions européennes est complètement légitime. Si ces décisions sont à la fois empreintes de dignité, d’équité et d’humanité il ne fait aucun doute que le peuple grec ne manquera pas de les ratifier quels que soient les efforts qu’ils devront supporter. Et la panique suivie de la plongée des bourses à l’annonce de ce référendum est une honte et révèle leur vrais visage à l’opposé des valeurs de toute société démocratique.
Le chantage à la sortie de la zone euros plus ou moins explicitement évoqué depuis l’annonce du référendum ne vaut pas beaucoup mieux et ne solutionnera rien: comme si la Grèce était le seul pays de la zone Euros aujourd’hui surendetté.
D’ailleurs grosse surprise sur France Inter ce matin, puisqu’il apparaît aussi (dixit VGE qui n’est pas atteint d’anosognosie) que la tenue de ce référendum aurait été annoncé pendant le sommet de l’Euro, seule sa date serait restée imprécise. Grosse négligence de Mme Merkel et Mr Sarkozy qui aurait donc juste « oublié » (mais un tel oubli est-il possible ?) de le dire ! La conférence de presse de notre président, avec force étalage de fausse humilité en vue des prochaine élection, résonne bien creux aujourd’hui.
 
Respectons donc la voix et l’honneur des Grecs, qui sont aussi les nôtres.

page blanche.

C’est comme un mauvais rêve: « Page blanche pour la rentrée ».
Une page blanche, comme un paradis blanc, comme avant… avant la crise, avant la Grèce et son déficit, avant Sarkozy le sauveur masqué, avant le tsunami et sa vague haute, haute comme trois building, avant les trop lourdes valises révélées et re-révélées (on ne nous apprend décidément rien), avant les bad boys toujours frais, toujours prêts (vous savez, les traiders…), avant les fleurs épanouies du nucléaire: Fukushima et Tchernobyl.
Avant quoi ! Avant que ma (leur) jeunesse et mes illusions ne passent.
Page blanche, ça n’existe plus que dans les mauvais rêves, comme la lumière prise de vitesse et comme un sénat devenu émotif.

La France et le nucléaire. Et la démocratie ?

Entendu à la radio (France Inter) ce matin et vérifier sur internet (nouvel observateur).
 
Mr Besson, actuel ministre de l’industrie, a quitté précipitamment le plateau télé de M6 mercredi soir dernier (le 15 juin donc) au moment où était diffusé le témoignage d’un sous-traitant chargé de la sécurité dans les centrales nucléaires. « Le ministre s’est levé. Il a retiré son micro et l’a jeté sur la table et il a dit: Allez, je vous laisse. Je me casse. Fait chier », a témoigné une personne qui a assisté à la scène. Ce témoin ajoutant : « Quand le journaliste lui a demandé ce qu’il faisait, le ministre a répondu: Je me barre ». (Source : Le Dauphiné Libéré).
 
Au delà de la péripétie journalistique et du manque d’élégance de ce ministre, c’est bien toute la question de la quasi omerta et de réel débat démocratique autour du nucléaire français qui revient inlassablement. Tout le monde a en tête les premières déclarations très « langue de bois » du même ministre à propos de la catastrophe de Fukushima:
 
extrait édifiant du site du Parisien : Eric Besson: «Ça n’a rien à voir avec Tchernobyl». Évoquant l’explosion survenue dans la centrale japonaise de Fukushima, le ministre français chargé de de l’Industrie et de l’Énergie, Eric Besson estime que «c’est un accident grave mais ce n’est pas une catastrophe nucléaire». Nathalie Kosciusko-Morizet précise que l’outre-mer français n’est pas menacé. Les rejets de la centrale japonaise sont «faiblement radioactifs», selon la ministre de l’environnement. 17h56. Le niveau 4, retenu pour qualifier l’accident nucléaire survenu à Fukushima samedi, qualifie les accidents n’entraînant pas de risque important hors du site, selon les documents de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le terme anomalie est utilisé pour le niveau 1 et le terme incident n’est employé que pour les niveaux 2 et 3. Le niveau 4 est le pire connu jusqu’à présent au Japon, a précisé un responsable de l’agence.
 
Aujourd’hui nous savons ce qu’il est advenu et la pertinence de l’analyse rassurante de nos ministres éminents. Ce qui est par contre assuré, c’est que ni moi, ni Mr Besson, ni vous cher lecteur, ne seront encore de ce monde pour connaître le fin de l’histoire… Ainsi apparaît de plus en plus la réalité du nucléaire, une technologie qui ne donne pas le droit à l’erreur ou bien, si vous préférez, pour laquelle l’erreur est fatale. Et comme l’erreur est humaine, il n’y a qu’un pas pour penser que le nucléaire est une technologie inhumaine.
 
Alors la sortie de Mr Besson du plateau de M6 refusant de fait toute confrontation, toute contradiction, et tout débat sur le nucléaire parait proprement scandaleuse et indigne.

"Les lendemains qui chantent" selon Fred Varga

« Nous y voilà, nous y sommes.
 
Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes. Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance, nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité, tandis que le reste était à la peine.
 
Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusés.nOn a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu. Franchement on s’est marrés. Franchement on a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.
 
Certes. Mais nous y sommes. A la Troisième Révolution. Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie.
 
« On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins. Oui. On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature , épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).
 
Sauvez-moi ou crevez avec moi. Évidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux. D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance. Peine perdue. Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.
 
Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, – attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille, récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés).
 
S’efforcer. Réfléchir, même. Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire. Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.nColossal programme que celui de la Troisième Révolution. Pas d’échappatoire, allons-y. Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible. A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie –une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être.
 
A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution. A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore. »
 
Difficile d’être plus clair. Il y a juste le « nous » qui mériterait d’être précisé: qui sont-ils ces « nous » ? Eléments de réponses selon l’ONU:n »Les richesses mondiales sont mal réparties entre les individus, c’est le moins que l’on puisse dire. Une étude des Nations unies publiée mardi révèle que 2 % de l’humanité détient la moitié du patrimoine des ménages, tandis que la moitié de la population mondiale en détient 1 %. Un patrimoine personnel de 2200 $ ou plus permet de faire partie des 50 % des personnes les plus riches au monde, 61 000 $ suffisent pour compter parmi les 10 % des personnes les mieux dotées et 500 000 $, pour accéder au club très fermé du 1 % des personnes les plus fortunées. En 2000, année de référence de l’étude, 499 personnes dans le monde étaient milliardaires en dollars et 13 millions étaient millionnaires. Pour avoir ces chiffres étonnants, les chercheurs ont fait la somme des actifs de chaque individu adulte et ont soustrait ses dettes.nLes puissances riches écrasent les pays pauvres L’étude confirme également la concentration de la richesse dans les pays les plus développés: le quart des 10 % des personnes les plus riches vit aux États-Unis, 20 % au Japon, 8 % en Allemagne, 7 % en Italie, 6 % en Grande-Bretagne, 4 % en France et en Espagne. Mais dans un même pays, la concentration de l’argent et des biens est aussi très forte, puisque la part de richesse détenue par les 10 % les plus riches s’échelonne de 40 % en Chine à 70 % aux États-Unis, ou même plus ailleurs. »
 
Et en France me demanderez vous ? Les 10 % les moins bien lotis ne perçoivent que 3,7 % de la masse totale des revenus, et les 10 % les mieux lotis en reçoivent un quart…Une répartition particulièrement inégalitaire et qui s’aggrave de plus en plus. Une répartition équitable et planétaire des richesses est la condition absolue de la paix et de la non-barbarie.

Fukushima.

Fukushima dont j’ignorais tout jusqu’à ces derniers jours est en train de rejoindre dans l’effroi collectif les noms trop connus de Tchernobyl ou d’Hiroshima de Nagasaky. La Japon et sa population, si durement frappés par le tsunami succédant au tremblement de terre, ne méritent vraiment pas de subir ce cauchemar supplémentaire. Et il faut espérer que les tentatives actuelles pour limiter l’étendue de cette catastrophe soient couronnées de succès.
L’accident de Fukushima a cette particularité de mettre en évidence encore plus crûment encore la vulnérabilité et l’actuelle non maîtrise de la technologie nucléaire dès que celle ci ne se trouve plus dans le cadre classique d’exploitation. Fukushima nous fait prendre pleinement conscience de l’instabilité intrinsèque des réactions nucléaires utilisées pour produire de l’énergie et du risque permanent d’emballement et de dérive de ces réactions. Risques qui resurgissent dès que des organes vitaux d’une installation ne sont plus opérationnels. Ici on a parlé des groupes électrogènes qui ont été mis hors service par tsunami. Mais qu’en est-il des pompes elles-mêmes, des circuits d’alimentations tant électriques qu’en fluide de refroidissement ?


L’accident de Fukushima met aussi en lumière les risques démesurés pris lors du choix d’installation de cette centrale nucléaire, et sûrement à des niveaux divers, de bien d’autres de ces installations. Il ne fait aucun doute que les responsables japonais ont évalué et donc, à minima fortement sous estimé, la probabilité des événements catastrophiques que nous sommes entrain de vivre. Et il n’y a aucune raison de ne pas penser que cette sous estimation vaut également pour nos responsables et nos installations. En effet construire une centrale nucléaire si près de la côte avec un mur de protection de seulement 3 mètres dans un pays où les risques sismiques et les risques de tsunami sont si élevés ne peuvent qu’interpeller tout être sensé. Et quel a été le raisonnement des responsables qui connaissaient bien sûr ces risques et qui ont décidé de cette installation ?

(source wikipédia) « Le combustible utilisé dans une partie de la centrale de Fukushima est du MOX. Le combustible MOX est un combustible nucléaire fabriqué à partir de plutonium et d’uranium appauvri. Le terme MOX est l’abréviation de : « Mélange d’OXydes ». Le combustible MOX contient du dioxyde d’uranium (UO2) et du dioxyde de plutonium (PuO2). Le combustible MOX est fabriqué à partir du plutonium créé par capture neutronique de l’uranium 238 dans les réacteurs nucléaires et isolé lors du processus de traitement des combustibles irradiés. Ce plutonium est mélangé avec de l’uranium appauvri issu de l’étape d’enrichissement du combustible. »
Ces combustibles, causes les pollutions nucléaires accidentelles telles que celle qui est en train de se dérouler, n’ont pas une échelle humaine. La durée pendant laquelle cette pollution reste présente est liée à la durée de vie de ces éléments radioactifs. A titre d’exemple voici quelques durées dites de demi-vie (période au bout de laquelle la radioactivité est divisée par deux) de quelques radio éléments utilisés:

  - plutonium 239: 24000 ans
  - uranium 235:   704000 ans
  - uranium 238:   4,5 milliards d'années

En d’autres termes nous sommes en train de léguer aux futures générations que sont nos enfants, petits enfants, arrière arrière… petits enfants, ce lourd, très lourd héritage dont il ne fait aucun doute qu’ils se passeraient volontiers. Le débat que soulèvent les terribles évènements actuels s’ils s’accompagnent d’une information complète des populations sont peut-être une chance pour que l’énergie nucléaire fasse l’objet d’une plus grande attention des populations et soit entourée d’une sécurité beaucoup plus élevée, à l’échelle des risques encourus. Et c’est l’honneur de ceux qui pourtant longtemps taxés d’irréalisme ont toujours alerté sur les risques liés à l’énergie nucléaire et qui n’ont cessé de rechercher des solutions alternatives présentant des risques moins élevés et surtout moins irréversibles.
Alors ?   
Et comment ne pas être pris de doutes quant à la pertinence de la décision de maintien en activité en France d’ installations nucléaire anciennes comme la la centrale nucléaire de Fessenheim proche des agglomérations de Mulhouse, Bâle, Fribourg, Colmar, Strasbourg, etc… ?

Encore une dernières pensées aux victimes japonaises.

Une nouvelle journée d'action syndicale pour le maintien de l'age légal de départ à la retraite à 60 ans.

C’était bien sûr hier, le 28 octobre; une journée d’action toujours populaire, à la fois sereine, grave et déterminée. Une journée sous le signe de l’unité syndicale sans faille et d’une colère intacte.

Colère suscitée par un fort sentiment d’injustice sociale faite aux salariés, par une réforme partisane et imposée. L’analyse des organisations syndicales allemandes dans leur lettre de soutien est tout à fait éloquente et se passe de tout commentaire:



Colère très politique contre les privilégiés aux premiers rangs desquels se trouvent les élus donneurs de leçons de rigueur et sensés les représenter.


… toujours les retraites.

Eh oui, comme prévu, la réforme est passée au sénat, en force et dans l’urgence. Avec quelques amendements imprévus pour effacer quelques privilèges trop voyants (retraites chapeau plantureuses et gros paquet de stocks options pour privilégiés). Mais parait-il rien n’est encore perdu et le gouvernement (son ministre des finances) a bataillé ferme pour que ces amendements ne soient pas adoptés par le sénat. Mais certains sénateurs ont voulu sauvé l’honneur; grâce leur en soit rendue….

Les manifestations ont continué jusqu’au dernier moment (et vont encore continuer) et celles de mardi dernier ont été impressionnantes. Dommage que les débordements se soient multipliés mais la tension était palpable dans les cortèges et à la moindre étincelle cela dégénère vite, surtout que certains n’attendaient que ça.
Mais comme le montre la photo ci-dessus et d’autres qui suivent, tous les manifestants n’étaient aussi agressifs.

L'été meutrier.

Il avait déjà plutôt mal débuté embourbé dans la suite sans fin des révélations et la spirale de l’Affaire « W ».
Puis il y a eu l’éviction des humoristes (tout un symbole !) de la radio nationale. Bref, on était prévenu, on n’allait pas rigolé…! Et dans le malaise des orages de l’été, notre théâtre politique déjà bien triste est devenu un bourbier tragique pour ne pas dire abominable, vide de convictions avec l’obsession du pouvoir, la manipulation de l’opinion et la désignation de boucs émissaires comme uniques ressorts.
Il devient urgent de baisser le rideau.
 
Entracte. On respire un un d’air frais, on se détend un peu avant de replonger dans la rentrée (beurk !).