PIB ! PIB ! Hourra !

C’est officiel, l’argent de la drogue et de la prostitution et de quelques autres activités peu recommandables vont être intégrés (et pour certains états de l’UE le sont déjà) dans le PIB. Le PIB en tant qu’indicateur économique principal de mesure de la production économique réalisée à l’intérieur d’un pays donné, vise à quantifier — pour un pays et une année donnés — la valeur totale de la « production de richesse » effectuée par les agents économiques résidant à l’intérieur de ce territoire (ménages, entreprises, administrations publiques).
Doit on en conclure que pour l’UE la drogue, la prostitution, le racket, etc… sont des « richesses » et qu’il faudra aussi pour l’UE rajouter d’autres agents économiques comme les mafias et malfrats, les trafiquants, les dealers sans oublier les souteneurs actifs de la croissance et d’autres délicieux personnages du même acabit ?
Dernière minute: un black (Paul Pogba né d’un père guinéen) envoie l’équipe de France en quart de finale du mondial de foot. Tout le monde s’en félicite, à part peut être Mme Le Pen (merci à Renaud pour la formule). Vive l’immigration et vive la France !

Crise en Europe et Europe en crise.

Billancourt est désespéré.
En moins de cinq ans la crise est totale et, de financière et économique, est devenue sociale, politique et morale. Le vote populaire massif pour l’extrême droite marque la démission individuelle et le renoncement aux valeurs fondatrices de nos démocraties: liberté, égalité et fraternité.
Enfoncés dans la crise économique et sociale, frustrés d’attentes et d’espérances élémentaires inassouvies, ulcérés par le spectacle des inégalités croissantes, coupés des élites trop hautaines, privilégiées et corruptibles, incapables de structurer leur révolte, le moral et la morale d’une large partie des gens du peuple vacillent et se prend à écouter les sirènes de l’exclusion et du repli identitaire avec un discours basique et tellement facile: les étrangers sont la cause de tous nos maux et, donc, pour chasser nos problèmes, il suffit de chasser les étrangers.
En d’autres temps, dans l’Allemagne en crise, les nazis parlaient dans termes bien identiques: « il y a quatre millions de chômeurs et il y a quatre millions de juifs », arithmétique stupide et terrifiante.

Daniel et Sébastien.

Très bientôt, demain, Daniel et Sébastien vont se marier.
Nous sommes invités à leur mariage et nous sommes heureux d’y assister. Ils se marient, comme nous, et nous en sommes touchés, intimement.
Comme nous, Daniel et Sébastien sont un couple et font aujourd’hui librement le choix de sceller de cette façon leur union.
Entre renoncements et espoirs, ils sont à l’image de nos désespoirs, de l’autre côté du miroir vers lequel nos bras se tendent et où s’enfuit inexorablement notre vie.

affaire Leonarda

Que vaut-il mieux ? être jeune, beau, lycéen et manifester contre l’expulsion de cette collégienne et pour son retour en France, ou alors être vieux, c.. et être contre son retour en France.
Il parait que deux tiers des Français n’hésitent pas. Monsieur Valls n’avait pas besoin de rentrer en France précipitamment.
On vit une époque formidable…

"On est chez nous !"

« On est chez nous ! », c’est ce qu’ont clamé bien fort et à l’unisson les vainqueurs de l’élection cantonale qui s’est déroulée à Brignoles ce week end, quelque part, en effet, entre Aix en Provence et Toulon. Ceux là l’ont presque chanté tant l’élection du candidat qui selon eux fait enfin vraiment front, leur a fait chaud au cœur.
 
Mais chanter sur ce thème, ils n’étaient pas les premiers. Un artiste prophète (ils le sont tous un peu) les avaient précédé, il y a plus de 40 ans. Les pensées, les mœurs et traditions n’évoluent que très lentement et l’histoire a cette fâcheuse tendance de bégayer. Et ils seraient bien inspirés, ceux là et bien d’autres aussi, de réentendre le poète prophète et de méditer ces paroles.
J’ai nommé Georges Brassens, et sa chanson célèbre « La ballade des gens qui sont nés quelque part » dont je vous propose l’une ou l’autre strophe:
 

C´est vrai qu´ils sont plaisants tous ces petits villages
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages
Ils n´ont qu´un seul point faible et c´est être habités
Et c´est être habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
ma région d’origine La race des chauvins, des porteurs de cocardes
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

C´est pas un lieu commun celui de leur connaissance
Ils plaignent de tout cœur les petits malchanceux
Les petits maladroits qui n´eurent pas la présence
La présence d´esprit de voir le jour chez eux
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Mais que cette chanson ne vous empêche pas comme moi d’aimer ce bout de terre où je suis né, comme l’aiment aussi et tout autant ceux qui sont nés ailleurs, même si cet ailleurs ils ont du l’abandonner pour venir vivre ici, loin de la terre où ils sont nés. Mais nous voilà entraînes vers une autre chanson et un autre chanteur…

Polémique et élection municipale.

L’édito de Monsieur le Maire de Lingolsheim (charmante bourgade de la banlieue ouest de Strasbourg) paru dans la dernière revue municipale (« Votre journal ») fleure bon la campagne, municipale bien sûr. Et de se gausser de façon très opportune, des amères hausses d’impôts et autres taxes (pas un jour sans de nouvelles, dit-il) que le facteur nous a délicatement déposées dans la boite aux lettres.
Seulement je n’ai pas le sentiment que, si une autre majorité gouvernait aujourd’hui, les impôts seraient autrement orientés et je trouve que Monsieur le Maire fait ainsi un peu dans la facilité. Et puis quand même la dette que nous remboursons aujourd’hui ne date pas d’hier et sa croissance rapide au cours des dernières années n’est pas étrangère au parti de Monsieur le Maire, comme le montre le graphe ci dessous:


Au delà de toute polémique stérile, il me semble très heureux d’essayer ne pas accroître davantage cette dette et de rechercher les meilleurs moyens de la réduire, et toutes propositions méritent bien entendues d’être entendues et étudiées. Mais il me semble que ceux qui ont par le passé largement contribué à développer cette dette devraient faire preuve aujourd’hui de plus de modestie. Et concernant les propositions d’économie et en particulier dans le domaine des retraites, que n’invoque-t-on pas en premier lieu celles des personnels politiques dont les larges avantages n’évoluent que bien lentement ?
Et puis concernant les origines profondes de l’explosion de la dette des pays européens, je vous propose de méditer à nouveau cette petite mais toujours utile démonstration:

Terraferma.

Lampedusa, c’est loin et si petit à l’échelle l’Europe et c’est presque en Afrique tellement c’est au sud.
Un navire sombre tout près de là quelque part en Méditerranée et des centaines de passagers s’y noient, cela fait ici si peu de bruit. Nous n’imaginons pas les souffrances endurées et la fin atroce de ces existences. Ils étaient des migrants venus d’Afrique ou d’Asie qui ne supportaient plus la misère et la guerre dans lesquelles ils étaient contraints de vivre. Ils sont partis, ils ont essayé de fuir vers une vie qu’ils imaginaient meilleure, vers cette Europe dont, sûrement, ils rêvaient. Leur rêve s’est terminé et a fait place au vide dans l’indifférence des puissants, si ceux ne sont les mots justes du Pape qui parle de « honte » et de « la mondialisation de l’indifférence ».
Terraferma est le titre d’un film italien d’Emanuelle Crialese tourné en 2011 et construit à partir d’un événement réel similaire où Timnit T, femme immigrée originaire de la corne de l’Afrique et actrice principale du film, a été une des seul survivants sur un groupe de 90 migrants qui essayaient eux aussi de rejoindre l’Europe, après avoir passé vingt-trois jours en mer sans manger ni boire. Ils ont vu des bateaux croiser leur embarcation sans qu’aucun ne fasse un geste pour leur venir en aide.
Aujourd’hui c’est la même histoire, aussi tragique, qui s’est répétée.
Ce film est intéressant parce qu’il montre bien la complexité des sentiments, les hésitations, les méfiances, les contradictions ressentis par les habitants de l’île de Lampedusa, confrontés à l’arrivée des migrants venus d’Afrique. C’est, en réduction, toutes les contradictions et tensions qui se développent en Europe où l’extrême droite voit ses idées progresser avec, entre autres, les Roms.
La peur conduit à la colère, la colère à la haine, et la haine conduit au côté obscur de la force.

Oui au non cumul des mandats !

Le cumul des mandats, un le mal français:

Aujourd’hui, comme tout au long de la cinquième République, une grande majorité des parlementaires sont en situation de cumul de mandats. En 2012, 476 députés sur 577 (82%) et 267 sénateurs sur 348 (77%) exercent au moins un autre mandat électif. Ces parlementaires sont le plus souvent à la tête d’un exécutif local : 261 députés (45%) et 166 sénateurs (48%) sont soit maire, soit président de conseil général, soit président de conseil régional. Ces chiffres font de la France une exception en Europe, où la proportion d’élus en situation de cumul ne dépasse pas 20%. En Italie, 16% des parlementaires exercent au moins un autre mandat, ils ne sont que 15% en Espagne, 13% en Grande-Bretagne et 10% en Allemagne.
 

Le sénat a donc courageusement voté la loi… mais pour les autres, donnant une fois encore au commun des mortels une bien piètre image du monde politique français.nLe prétexte toujours invoqué est l’ancrage dans la vie locale donc très bizarrement moins indispensable aux autres représentants du peuple.nIl faut dire que près de 80% des sénateurs pratiquent actuellement le cumul des mandats et bien sûr, pour les sénateurs comme pour les autres, tout cela n’est pas fait bénévolement. Ouf ! nous voilà rassurés.
Voici un lien instructif vers le journal l’Express indiquant pour plus de 1500 élus le niveau de cumul : . Comme le soulignent ironiquement les journalistes, certains élus devraient travailler 48 heures par jour pour assurer correctement toutes leurs fonctions !
A défaut si le lien ne fonctionne plus, voici les résultats de cette étude, bien sûr valables seulement à la date retenue pour l’étude (le 1er avril 2013): cumul_mandats_09_2013.ods
Comme le précise l’Express:

Cette enquête prend en compte les mandats électifs (maire, député…) mais aussi les fonctions les plus chronophages: présidence d’un office HLM, d’un syndicat mixte de gestion des eaux, d’une entreprise publique locale, etc., dès lors qu’elles peuvent être déléguées. Nous n’avons retenu ni les activités professionnelles ni les fonctions de vice-président ou de simple membre dans ces organismes. En revanche, la participation à des instances de type bureau ou conseil national, dans un parti politique, a été notée.
 

Visite de la grande mosquée de Strasbourg

Les responsables de la mosquée nous (le PCCA) ont offert récemment la possibilité de venir faire des photos dans la mosquée, bien sûr en l’absence des fidèles. Nous avons été très bien accueillis et nous avons visité la salle des ablutions et la grande salle des prières.
Cette mosquée a été inaugurée en 2012; le principe de la construction avait été décidé 20 ans plus tôt et sa construction commencée en 2004 a donc duré plus environ 8 ans.
C’est un architecte italien de confession catholique, Paolo Portoghesi, qui a établi le projet de cette mosquée et qui a conduit sa construction. L’architecture choisie symbolise une fleur ouverte sur le monde sur la citée et répandant sa culture et sa croyance comme la fleur son parfum et sa beauté. Le travail des artisans marocains est particulièrement admirable.
Voici quelques photos réalisées lors de cette visite:

Il restera toujours des femmes…

La loi sur le mariage pour tous a été largement adoptée par l’assemblée nationale.

Mais la loi ne peut pas résoudre pas toutes les situations et, en effet, il restera toujours des femmes, pour regarder les hommes, pour les observer, pour essayer de percevoir derrière leurs carapaces la tendresse qui parfois les habite, pour essayer de percer les défauts qui se cachent parfois sous des dehors affables, et pour discerner dans l’entrelac de leurs talents et de leurs faiblesses si ils sont capables de tracer des chemins sur la mer, comme l’écrivait Antonio Machado. Une fois qu’elles les auront jaugés, les femmes décideront soit de les faire languir, soit de les séduire. Les hommes seront toujours, soit en grâce, soit en péril.

Mme Taubira est une femme de conviction, belle, digne et intelligente qui vient de porter haut les couleurs de progrès social et de république portées par la seule vrais gauche.
Et voici le poème d’Antonio Machado:

« Caminante, no hay camino…  » (Antonio Machado)
Toi qui marches, il n’existe pas de chemin
Tout passe et tout reste,
mais le propre de l’homme est de passer,
passer en faisant des chemins,
des chemins sur la mer.
Je n’ai jamais cherché la gloire,
ni cherché à laisser dans la mémoire
des hommes ma chanson ;
j’aime les mondes subtils,
légers et aimables,
comme des bulles de savon.
J’aime les voir se peindre
de soleil et de rouge, voler
sous le ciel bleu, trembler
soudainement et se rompre…
Je n’ai jamais cherché la gloire.
Toi qui marches, ce sont tes traces
qui font le chemin, rien d’autre ;
toi qui marches, il n’existe pas de chemin,
le chemin se fait en marchant.
En marchant on fait le chemin
et lorsqu’on se retourne
on voit le sentier que jamais
on n’empruntera à nouveau.
Toi qui marches, il n’existe pas de chemin
si ce n’est le sillage dans la mer…
Il fut un temps dans ce lieu
où aujourd’hui les bois s’habillent d’épines
on entendit la voix d’un poète crier
« Toi qui marches, il n’existe pas de chemin,
le chemin se fait en marchant… »
Coup après coup, vers après vers…
Le poète mourut loin de chez lui.
Il est recouvert de la poussière d’un pays voisin.
En s’éloignant on le vit pleurer.
Toi qui marches, il n’existe pas de chemin,
le chemin se fait en marchant…
Coup après coup, vers après vers…
Quand le chardonneret ne peut chanter
Quand le poète est un pèlerin,
quand il ne sert à rien de prier.
« Toi qui marches, il n’existe pas de chemin,
le chemin se fait en marchant… »
Coup après coup, vers après vers.
Antonio Machado